La traversée du désert

Quand la Corée fut enfin libérée à la fin de la Deuxième Guerre mondiale le Révérend Moon, qui avait été emprisonné comme membre du Mouvement coréen d'indépendance durant ses études universitaires au Japon, regagna sa terre natale.

Là, il rentra en contact avec d'autres chrétiens et se proposa de travailler avec eux à la réalisation du Royaume de Dieu sur la terre. Des missionnaires chrétiens américains entendirent parler de ce jeune homme, qu'ils appelaient avec mépris un <<prédicateur de campagne>> parce qu'il n'avait pas suivi de cursus théologique. Des pasteurs protestants, jaloux de son impact sur leurs propres ouailles, l'accusèrent de propager de fausses doctrines. Après avoir subi le rejet des Églises chrétiennes, le Révérend Moon comprit qu'il devrait suivre le cours solitaire des pionniers.

C'est alors qu'il reçut l'appel de Dieu de se rendre en Corée du Nord communiste. Là, il commença à enseigner publiquement, en dépit des dangers impliqués dans un pays où la religion était persécutée. Prédicateur pauvre et isolé, il était plus vulnérable que les Eglises établies et il fut l'un des premiers à subir les foudres des communistes locaux.

En août 1946, il fut mis en prison et torturé presque jusqu'à mort. Persuadés de son décès, ses bourreaux jetèrent son corps dans la cour de la prison. Alertés, quelques-uns de ses disciples le retrouvèrent et transportèrent son corps brisé afin de le soigner. Miraculeusement le Révérend Moon put survivre et retrouver la santé. Loin d'être découragé par sa terrible expérience, il recommença à prêcher en public.

En avril 1948, il fut de nouveau arrêté et condamné à trois ans de travaux forcés dans la prison de Hungnam Il fut parmi les premiers pasteurs chrétiens à être envoyé dans cet équivalent nord-coréen du goulag soviétique. Hungnam était un camp d'extermination où l'on épuisait les prisonniers au travail jusqu'à ce que mort s'ensuive. Peu survivaient plus de six mois à ces conditions. Mais le Révérend Moon resta trois ans dans cet endroit mortel. Sans avoir la possibilité d'enseigner un seul mot du Principe Divin, il vit beaucoup de ses compagnons de détention se porter spontanément vers lui pour trouver direction spirituelle et réconfort.

Le 25 juin 1950, l'armée nord-coréenne envahit le Sud dans une tentative éclair pour unifier la totalité de la péninsule par la force. Sous la direction du général Douglas MacArthur, les forces américaines mandatées par l'Organisation des Nations Unies volèrent au secours du Sud assiégé. Un mois après la chute de Séoul, les forces de l'O.N.U. atteignaient les portes de la prison de Hungnam. Là, les autorités communistes avaient commencé à tuer les prisonniers un par un. Le Révérend Moon fut libéré la nuit qui devait précéder son exécution.

Malgré sa terrible expérience de la prison, le Révérend Moon ne partit pas immédiatement pour le Sud. Il retourna à Pyongyang pour quarante jours à la recherche de ses disciples dispersés. Il parvint à en retrouver certains et descendit vers le Sud avec deux d'entre eux. Dans le port de Pusan, le Révérend Moon et ses disciples construisirent le premier édifice de l'Eglise de l'Unification avec des caisses de rationnement de l'armée. A la petite troupe de ceux qui le suivaient, il révéla qu'un jour le message du Principe Divin se répandrait à travers le monde et que les gens viendraient de tous les pays pour prier sur cette colline. Cela semblait alors impossible à croire. Mais cette prophétie s'est réalisée puisque des dizaines de milliers de personnes, dont sept mille prêtres et pasteurs, s'y sont déjà rendues en pèlerinage.

Les débuts de l'Église de l'Unification

Le 1er mai 1954, à Séoul, le Révérend Moon fonda avec quatre disciples l'Association du Saint-Esprit pour l'Unification du Christianisme Mondial (plus connue sous le nom d'Église de l'Unification).

L'Église commença immédiatement à attirer les élèves d'un établissement prestigieux, l'Université féminine d'Ewha, étroitement associée au gouvernement coréen et aux grandes Églises protestantes. L'Université, inquiète de voir beaucoup de ses étudiantes rejoindre ce nouveau mouvement, envoya des professeurs enquêter. Mais quand quelques professeurs le rejoignirent à leur tour, une véritable persécution se déclencha. Le président de l'Université Ewha mit en demeure les professeurs et les étudiantes soit de quitter l'Église, soit de quitter l'Université.

La presse prit le relais de l'affaire et commença à publier des articles invraisemblables qui accusaient le Révérend Moon d'organiser des orgies sexuelles ou d'être un agent nord-coréen. Le fondateur de l'Église de l'Unification fut jeté en prison mais il fut libéré quelques semaines plus tard et lavé de toute accusation. L'année suivante, on l'emprisonna à nouveau pour avoir soi-disant échappé au service militaire, reproche qui s'avérait tout aussi dénué de fondement puisqu'il se trouvait alors en prison à HungNam. Après plusieurs semaines d'incarcération et d'articles de presse à sensation, les accusations tombèrent d'elles-mêmes. Mais les journaux ne parlèrent pratiquement pas de la libération du Révérend Moon, laissant le public sous l'impression de la virulente campagne qui avait précédé. C'est à partir de là qu'est née la collusion entre les autorités religieuses, le pouvoir gouvernemental et les médias pour réduire au silence le Révérend Moon et son Église.

La Mission intérieure : achever le salut

Malgré toutes ces tribulations, le premier noyau de disciples fidèles put se développer. On l'appelait "l'Église des larmes" à cause du désir de ses membres de partager le coeur souffrant de Dieu. En 1957, elle était représentée dans 30 villes coréennes. En 1958, le premier missionnaire fut envoyé au Japon ; en 1959, trois missionnaires débarquèrent aux Etats-Unis ; en 1965, quelques missionnaires partirent des États-Unis pour l'Europe : en Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et Pays-Bas, puis en 1966 en France, Autriche et Espagne.

Grâce au fondement établi par ses premiers disciples, le Mariage de l'Agneau mentionné par le Livre de l'Apocalypse put avoir lieu. Le 16 mars 1960, le Révérend Moon épousa Mademoiselle Hak Ja Han, fille d'une disciple des tous premiers temps et seulement âgée de dix-sept ans. Depuis lors, elle s'est tenue aux côtés du Révérend Moon et a soutenu toutes ses luttes avec un courage et une foi inébranlables.

Ce mariage marque un tournant décisif : le début du retour de l'humanité vers le lignage divin. Grâce au pouvoir de Dieu et de l'amour sacrificiel, Sun Myung Moon et Hak Ja Han, accomplissant le désir de Jésus, ont établi la position des Vrais Parents. Ils forment le premier couple à bénéficier de la bénédiction totale de Dieu et à pouvoir donner naissance à des enfants libres du péché originel. Ce qui n'était qu'une réalité spirituelle centrée sur Jésus, "Je suis la vigne, vous êtes les sarments", est devenu une réalité concrète. Tous les hommes et toutes les femmes, qu'ils soient mariés ou célibataires, peuvent recevoir le bénédiction de Dieu pour leur union à travers le Révérend et Madame Moon qui se tiennent dans la position des Vrais Parents. Le nombre de couples qui ont reçu cette bénédiction en mariage ne cesse de croître, de 36 couples en 1960, 8000 en 1982, 30.000 en 1992, à 360.000 en 1995.

Ces grands mariages entre individus de races et de nationalités différentes symbolisent l'unité de l'humanité. Le Révérend Moon enseigne qu'à travers la bénédiction en mariage, des hommes et des femmes peuvent se greffer sur le lignage de Dieu. Pour l'humanité pécheresse, dont les racines remontent jusqu'au lignage déchu établi par Adam et Eve, cette bénédiction représente le plus grand espoir. L'établissement de familles idéales constitue le point de départ pour l'édification d'un monde de paix. Les couples bénis par le Révérend et Madame Moon sont conviés à établir des familles idéales, centrées sur Dieu pour contribuer à la construction du Royaume de Dieu sur la terre.

"Un sociologue pragmatique peut très bien dire que l'Eglise de l'Unification a découvert un programme familial qui donne des résultats. Alors que les conseillers matrimoniaux et les prêtres de paroisse se désespèrent devant la crise de la vie de famille, l'Eglise de l'Unification agit positivement." Père J.H. FICHTER, S.J. Professeur de Sociologie à l'Université catholique Loyola de la Nouvelle Orléans. (USA)

La mission aux États-Unis

En 1971, le Révérend Moon reçut de Dieu le commandement d'étendre son ministère au niveau mondial en venant s'établir aux Etats Unis. Il savait que Dieu attendait davantage de l'Amérique qu'Il avait abondamment bénie et que tout ce qui prend place dans cette terre prospère, où se côtoient des hommes de toutes les races, de toutes les nationalités et de toutes les religions, a des répercussions immédiates dans le monde entier.

Il était clair pour lui qu'une nation aux profondes racines religieuses comme les Etats Unis s'était éloignée des idéaux qui avaient inspiré sa fondation deux siècles auparavant. Il organisa donc la croisade du "Jour de l'Espoir" au début des années 70, afin de raviver les idéaux chrétiens en Amérique. En 1974, il parla devant une salle comble dans le célèbre Madison Square Garden de New York et commença une tournée couvrant l'ensemble des cinquante Etats. Des milliers de jeunes accueillirent son message et décidèrent de vouer leur vie au service de la providence de Dieu.

Le Révérend Moon fut invité à la Maison Blanche, où il rencontra Richard Nixon. Il eut l'occasion de parler aux membres du Sénat et de la Chambre des Représentants. En 1975, il poursuivit sa tournée du "Jour de l'Espoir" au Japon et en Corée, avec pour point culminant un grand rallye dans l'île de Yoïdo, près de Séoul, où pas moins de 1.200.000 personnes se rassemblèrent pour l'écouter. En 1975, il envoya des missionnaires dans 130 pays, donnant à l'Eglise de l'Unification une présence dans le monde entier.

Pour le bicentenaire de la fondation des Etats-Unis en 1976, le Révérend Moon parla devant une foule enthousiaste au Yankee Stadium de New York. Peu après, il organisa le plus grand rassemblement religieux jamais tenu à Washington. Plus de 300.000 personnes participèrent au "God Bless America Festival". A ce rassemblement historique, le Révérend Moon rappela à l'Amérique la nécessité urgente d'un renouveau spirituel pour une nation ayant une telle influence politique et culturelle dans le monde.

Pourquoi la persécution ?

L'appel du Révérend Moon en faveur d'une croisade morale aux Etats Unis fut tout d'abord bien accueilli. Mais dès 1974, l'action qu'il entreprit pour demander aux Américains de pardonner au Président Richard Nixon, qui s'enferrait dans le scandale du Watergate, fut très mal reçue dans certains milieux influents. N'importe quel expert de la communication aurait conseillé au Révérend Moon de s'abstenir d'une telle action où il était demandé aux Américains de "pardonner, s'aimer et s'unir" (forgive, love, unite). Personne à l'époque n'aurait osé se tenir aux côtés d'un Président sur le point d'être destitué, mais le Révérend Moon voyait surtout les conséquences désastreuses au niveau mondial d'un affaiblissement de l'exécutif américain au moment où la confrontation Est - Ouest battait son plein.

L'appel pour le pardon du Président Américain devint un objet de sarcasmes et de quolibets. Le Révérend Moon devint une proie facile pour la presse. Les articles initialement objectifs et favorables à son égard firent place à d'autres où il était dépeint sous la pire lumière. Toutes sortes de fausses accusations de provenance coréenne furent ressorties pour l'occasion. Dans cette atmosphère d'hystérie, l'enthousiasme et l'idéalisme de ses jeunes disciples furent décrits comme le fruit d'un lavage de cerveau. Le Révérend Moon fut présenté comme un hypnotiseur ou l'agent d'un gouvernement étranger.

Procès et erreurs

Le gouvernement des Etats Unis lança toute une série d'enquêtes officielles impliquant une vingtaine d'agences fédérales. Des sessions étaient organisées au Capitole sur les dangers présentés par les nouveaux mouvements religieux. Le Député Donald Fraser conduisit une enquête du Congrès sur les liens supposés entre la CIA coréenne et l'Eglise de l'Unification. Cette investigation, qui coûta des millions de dollars au contribuable américain, ne donna pas le moindre résultat, mais les accusations sensationnelles complaisamment relayées par les médias continuèrent à raisonner aux oreilles des Américains.

A défaut de toute charge pouvant être retenue contre le Révérend Moon et son mouvement, on se rabattit sur une enquête fiscale que l'administration conduisit durant 5 ans. A partir d'une somme portant sur quelques milliers de dollars qui avait transité sur le compte du Révérend Moon en 1971, à l'époque où son Eglise attendait son homologation dans l'Etat de New York, on décida d'utiliser le biais fiscal pour lancer une attaque décisive. En 1981, dix ans après les faits incriminés, une Cour de New York l'inculpa pour n'avoir pas déclaré au fisc la somme en question, non pas d'ailleurs utilisée à des fins personnelles, mais pour jeter les bases du Mouvement aux Etats Unis.

Quand l'inculpation tomba, le Révérend Moon se trouvait en Corée avec son épouse. Ses avocats lui recommandèrent de ne pas revenir aux Etats Unis puisqu'il n'existait pas de traité d'extradition entre les Etats-Unis et la République de Corée. Cependant, le Révérend Moon refusa de suivre ce conseil. Il était, après tout, un homme de Dieu et non un criminel qui fuyait la justice. Il retourna immédiatement aux Etats-Unis, disant à son avocat : "Je n'abandonnerai pas ma mission en Amérique. C'est quelque chose que je ne ferai jamais".

A New York, le Révérend Moon arriva juste à temps pour la publication de l'acte d'accusation de la Cour Fédérale. Il ne dit alors qu'une seule phrase : "Votre Honneur, je ne suis pas coupable." L'issue du procès était écrite à l'avance. Le Révérend Moon fut déclaré coupable et condamné à 18 mois de prison. Quand, en dépit d'une quarantaine d'interventions favorables d'éminents responsables chrétiens et d'associations pour les libertés civiques, la Cour Suprême refusa de se prononcer sur ce cas, le Révérend Moon dut se préparer à subir sa peine.

Ses avocats voulaient négocier avec le Département de la Justice américain. A la condition que le Révérend Moon reparte pour la Corée et ne revienne jamais aux Etats-Unis, dirent-ils, le gouvernement renoncerait à la peine de prison. Mais le fondateur de l'Eglise de l'Unification refusa net cette proposition en commentant : "Ce doit être la volonté de Dieu que j'aille en prison. Il doit y avoir une raison providentielle pour que je suive ce cours."

"Je suis venu pour ramener cette nation à Dieu. Je me voue corps et âme à cette tâche. L'Amérique d'aujourd'hui est comparable à la Rome du premier siècle. A moins que ne se produise un réveil spirituel dans ce pays, l'avenir du monde sera sombre." Révérend Moon, 1972.

La vie en prison

Sans la moindre amertume, le Révérend Moon endura sa peine jusqu'au bout dans la prison fédérale de Danbury. A son arrivée, il fut fraîchement reçu par les autres prisonniers qui avaient entendu parler de lui par les journaux ou les reportages télévisés. Mais, en quelques semaines à peine, ils apprirent à accepter ce détenu très spécial, non pas parce qu'il leur prêchait, ce qui était interdit par le règlement de la prison, mais parce qu'il prenait sur lui les tâches les plus pénibles et les plus ingrates et accomplissait ces corvées dans la gaieté. Il s'approchait des hommes les plus déprimés et les plus découragés pour les conseiller ou les réconforter.

Pour le Révérend Moon, Danbury était un paradis comparé à Hungnam, le camp de prisonniers où il avait été incarcéré trente-cinq ans auparavant. Son attitude positive envers la vie en prison commença à commander le respect et même 1'admiration des autres détenus.

Certains de ses compagnons de prison prirent sa défense. L'un d'eux, Ed Farmer, écrivit une lettre retraçant ses expériences avec le Révérend Moon à Danbury :

<<J'ai eu de la chance. Je n'ai dû aller à Danbury que pour trois mois. Je savais que le Révérend Moon s'y trouvait. On en parlait dans les journaux pratiquement tous les jours. Cela excitait ma curiosité. Il se trouve que l'on m'a mis dans la cellule à côté du Révérend Moon. C'est un homme qui a le sens de l'humour. Il est difficile pour moi de l'imaginer comme une personne qui manipulerait les gens ou leur laverait le cerveau avec un tel sens de l'humour. Il aime véritablement les gens. Je veux dire qu'il aime se trouver avec eux. Il aime qu'on plaisante avec lui. Je n'ai jamais été témoin d'un acte mesquin de sa part. Il n'a jamais demandé un traitement spécial. Il essuyait les parquets, nettoyait les tables et aidait d'autres personnes quand il avait fini son propre travail. Si vous étiez déprimé, il vous donnait une tape amicale dans le dos, en souriant ou en riant. Il ne vous ferait pas grise mine un jour pour revenir le lendemain tout sourire et changer à nouveau le jour d'après. Le Révérend Moon est toujours égal à lui-même, c'est une force qui va constamment de l'avant. Je pense que cet homme pourrait être heureux où qu'il aille. Il porte la religion avec lui. Il n'a pas besoin de livre. C'est quelque chose d'évident que tout le monde sent.

Le Révérend Moon ne s'est jamais plaint de ce qu'il avait subi du gouvernement. Il ne l'a jamais accusé de chasse aux sorcières, je pense surtout qu'il refusait de donner de l'importance à cela. Je trouve impossible de croire les histoires qu'on raconte sur lui après l'avoir rencontré. Cet homme ne ferait pas de telles choses, c'est impossible. Mon sentiment personnel c'est que c'était une chasse aux sorcières.>>

Pendant le temps de l'incarcération, une vague de protestations se leva dans tous les États-Unis à propos de l'injustice dont le Révérend Moon était victime. Beaucoup de responsables chrétiens qui ne le connaissaient pas ou ne se souciaient pas de lui jusque là commencèrent à réaliser que le gouvernement venait de gravement attenter à la liberté religieuse. Plusieurs des principales confessions religieuses firent connaître leurs préoccupations sur cette affaire. Un ensemble de mouvements chrétiens et non- chrétiens représentant pas moins de cent soixante millions d'Américains prirent la défense légale du Révérend Moon. Un sous-comité du Sénat, présidé par le sénateur Orrin Hatch, conduisit ses propres investigations sur l'affaire et publia ses conclusions dans un long rapport où il était affirmé :

<<Nous avons accusé un homme nouvellement venu dans notre pays de comportement délibérément criminel pour des pratiques qui sont le fait d'une grande partie de nos propres responsables religieux, en l'occurence la conservation de fonds d'Eglises sur des comptes en banque à leur propre nom. Les prêtres catholiques le font et c'est ce qu'a aussi fait le Révérend Moon.

Que l'on tourne les choses de la manière que l'on voudra, il reste que nous avons accusé un étranger ne parlant même pas anglais de tentative de fraude fiscale sur sa première déclaration d'lmpôts dans ce pays. Il apparaît que nous ne lui avons pas donné une juste chance de comprendre nos lois. Nous n'avons pas cherché de réparation pénale. Nous ne lui avons pas laissé le moindre bénéfice du doute. Nous nous sommes plutôt emparé d'une théorie quelque peu singulière de fraude fiscale portant sur moins de dix mille dollars et l'avons transformée en verdict de culpabilité valant dix-huit mois de prison dans une prison fédérale.

J'ai le fort sentiment, après que mon sous-comité ait soigneusement et objectivement revu cette affaire sous tous ses angles, que l'on a fait prévaloir l'injustice plutôt que la justice. L'affaire Moon nous montre sans ambiguïté que si les opinions d'une personne sont assez impopulaires, ce pays trouvera un moyen de condamner plutôt que de tolérer. Je ne pense pas que vous ou moi ou qui que ce soit, quelqu'innocent qu'il soit, ait une chance réaliste de l'emporter contre les forces combinées de notre Département de la Justice et de notre branche judiciaire dans une affaire comme celle du Révérend Moon.>>

Pendant que son mari était en prison, Madame Moon lui rendit des visites régulières et réconforta les membres de l'Église dans le monde. Elle reçut également, au nom de son mari, les titres de Docteur Honoris Causa de l'Université Catholique La Plata (Argentine) et de Shaw University (USA). Le 20 août 1985, le fondateur de l'Église de l'Unification fut libéré après treize mois d'incarcération. A sa libération, plusieurs responsables chrétiens de premier plan et personnalités connues du mouvement des droits civiques tinrent une conférence de presse pour dénoncer la persécution dont le Révérend Moon avait été victime et pour célébrer son retour.

Les attaques personnelles contre lui sont similaires par la mesquinerie et les préjugés qu'elles occasionnent à celles dirigées historiquement contre les pères fondateurs juifs, chrétiens et musulmans quand ils sont venus introduire une religion minoritaire dans la communauté. Le Washington Post.


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