Les Principes Divins : Chapitre 6

LES PARALLÈLES DE L'HISTOIRE DE LA RESTAURATION

  1. I. Pourquoi l'histoire se répète-t-elle
    1. A. La lutte entre Dieu et Satan
    2. B. L'histoire de la restauration
      1. 1. Le fondement pour recevoir le Messie
      2. 2. La part de responsabilité de l'homme
      3. 3. Les parallèles de l'histoire, conséquence des échecs répétés de l'homme
  2. II. Le Principe de la Restauration aux plans national et mondial
    1. A. Israël et le christianisme, âges parallèles de l'histoire de la Restauration
      1. 1. Histoire centrale et périphérique
      2. 2. Les trois âges parallèles de l'histoire de la Restauration
    2. B. Parallèles entre l'histoire d'Israël et le christianisme
      1. 1. L'esclavage en Egypte et la persécution sous l'Empire romain (quatre cents ans)
      2. 2. La période des Juges et la période des Patriarches (quatre cents ans)
      3. 3. Le royaume uni d'Israël et le royaume chrétien uni (120 ans)
      4. 4. Les royaumes divisés d'Israël et de Juda et les royaumes divisés des Francs et des Germains (quatre cents ans)
      5. 5. L'exil à Babylone et la captivité du Pape (deux cent dix ans)
      6. 6. Les périodes de préparation pour le Messie et la Seconde Venue (quatre cents ans)
        1. 1) La Réforme basée sur la Loi
        2. 2) La conscience individuelle
        3. 3) Un environnement préparé
        4. 4) Le rejet de Jésus
        5. 1) La Réforme basée sur la Bible
        6. 2) La conscience individuelle
        7. 3) Un environnement préparé
        8. 4) La Seconde Venue et les nouveaux Jean-Baptiste
  3. III. CONCLUSION
    1. A. L'apparition du Messie
    2. B. Dieu est vivant

LES PARALLÈLES DE L'HISTOIRE DE LA RESTAURATION


I. Pourquoi l'histoire se répète-t-elle

Tous ceux qui ont étudié l'histoire savent que les événements historiques ont tendance à se répéter. De la montée et du déclin des empires et des cultures aux événement courants de notre vie quotidienne, l'humanité semble prise dans un gigantesque tourbillon. Certains historiens sont convaincus que l'histoire est cyclique et que nous sommes condamnés, à tout jamais, à répéter les erreurs du passé. Cependant, selon le Principe, l'histoire évolue vers le but final de notre libération du mal et des conflits qui sera la restauration ultime de l'idéal de Dieu.

A. La lutte entre Dieu et Satan

William Shakespeare observait que "le monde entier est une scène" et que les hommes n'en sont que les acteurs. Ceux-ci ne décident pas de l'évolution ou de la direction de la pièce, mais suivent les instructions du metteur en scène. De même, dans notre vie, Dieu doit être ce metteur en scène invisible. A l'origine, Ses instructions voulaient que la pièce de la vie se déroulât naturellement jusqu'à sa conclusion heureuse ; ironie du sort, depuis la Chute, un second metteur en scène est apparu, qui n'était autre qu'un simple machiniste, Lucifer qui devint Satan ! Deux metteurs en scène donnant des directives contradictoires, les acteurs suivirent désormais tantôt l'un, tantôt l'autre ce qui eut pour résultat la confusion et le chaos, et c'est la vie telle que nous la connaissons. On ne peut espérer appréhender le vrai sens de l'histoire sans comprendre que derrière le décor, s'est déroulée une bataille continuelle entre Dieu et Satan, l'un et l'autre cherchant à influencer l'esprit et le coeur de l'homme. L'histoire nous restera confuse si on ne tient compte que des facteurs politiques, économiques, sociaux ou culturels.

B. L'histoire de la restauration

1. Le fondement pour recevoir le Messie

L'essence de l'histoire est le processus de la restauration. Du point de vue de Dieu, le but de l'histoire est de préparer le fondement pour la venue du nouvel Adam, le Messie. Il est la personne centrale autour duquel toute l'histoire tourne. Nous l'avons vu, le Fondement pour recevoir le Messie est établi en restaurant le Fondement de Foi, qui est la connexion verticale avec Dieu ; et le Fondement de Substance, qui est l'expression horizontale de cette connexion avec nos semblables. C'est la raison pour laquelle Jésus insistait sur deux commandements : aimer Dieu et aimer son prochain. C'est une association souvent très difficile.

Tout au long de l'histoire se sont levés des hommes d'une profonde piété qui furent tentés de se couper du monde. Sur la terre telle qu'elle est, il est très difficile de garder la foi, d'où la tentation des mystiques de se cloîtrer. L'homme a besoin non seulement d'une connexion verticale avec Dieu, mais aussi de l'expression horizontale de cet amour. Pourquoi est-ce si important ? Parce que le Messie ne vient pas comme un être surnaturel, mais comme une personne totalement unie à son idéal et à la vérité, incarnant le vrai amour.

Qui peut reconnaître un tel être d'exception ? Seulement quelqu'un qui est uni à ses idéaux les plus élevés ou du moins qui essaie d'aller vers les autres avec amour. Nous avons tous fait l'expérience d'une certaine forme d'amour. Beaucoup d'entre nous ont connu le rejet et cela peut être une expérience très douloureuse. Nous sommes alors tentés de fermer notre coeur pour nous éviter une souffrance ultérieure.

Si nous avons jamais tenté d'aimer nous serons à même d'apprécier l'exemple d'un être capable d'un amour absolu. Nous pourrons alors le découvrir et dire : "Voilà un homme remarquable d'une exemplarité sans précédent." Mais ceux qui n'ont fait aucun effort pour suivre leurs idéaux ou pour aimer les autres diront quand le Messie viendra : "La belle affaire ! Qui est cet homme ?" Ils n'auront aucune chance de le reconnaître. Les Fondements de Foi et de Substance sont essentiels pour accueillir le Messie. Sans cela, il sera immédiatement rejeté.


2. La part de responsabilité de l'homme

Les problèmes apparaissent quand l'homme n'accomplit pas sa part de responsabilité pour s'unir à la volonté de Dieu. Au cours de l'histoire, il y a eu des individus inspirés, de grands saints, des meneurs d'hommes qui ont stimulé leurs semblables à vivre les idéaux les plus élevés. Pourtant, à cause de la Chute, l'homme n'est jamais parvenu à établir une unité parfaite entre son esprit et son corps. Souvent nous comprenons ce qui est bon et juste et ce que nous devrions faire, mais dans la pratique, nous trouvons extrêmement difficile de vivre selon ces idéaux.

Le seul moyen de faire progresser la volonté de Dieu est que l'homme accomplisse sa part de responsabilité. Les grands personnages de l'histoire ont été le miroir de leur société ; il renvoyait l'image de ce qu'aurait dû être la vie des gens, et c'était un défi. Ils pouvaient soit suivre cet exemple, soit le rejeter. Et souvent, comme nous le verrons, ils ont choisi le rejet. Si l'homme est en mesure d'accomplir sa part de responsabilité, le plan de Dieu peut progresser. Mais en cas d'échec, la volonté historique de Dieu est trahie et le processus de restauration est prolongé.

3. Les parallèles de l'histoire, conséquence des échecs répétés de l'homme

C'est la raison pour laquelle on observe des répétitions, ou des parallèles, dans l'histoire. Ceux-ci sont dus aux échecs répétés de l'homme dans l'accomplissement de sa part de responsabilité. Lorsqu'une personne choisie par Dieu échoue, Dieu suscite ultérieurement une situation similaire et appelle une nouvelle figure centrale pour restaurer cet échec par l'indemnité. Dans l'histoire, on peut observer certains parallèles dans la vie, le parcours et les actions de ces personnes centrales.

L'échec répété des hommes eut pour conséquence, avec le temps, de compliquer de plus en plus le processus de la restauration. Celui-ci étant prolongé, la population mondiale et l'influence de Satan continuent de croître. Dieu est dans l'obligation d'étendre Son activité à des niveaux de plus en plus larges : lorsqu'un échec survient au niveau familial, Il doit passer au niveau national. Et si un échec se produit à ce stade, Dieu doit alors passer au niveau mondial, comme nous le verrons. Finalement, cela montre que le fardeau du Messie - ce qu'il devra restaurer lors de son retour - s'alourdit désespérément.




II. Le Principe de la Restauration aux plans national et mondial

A. Israël et le christianisme, âges parallèles de l'histoire de la Restauration

1. Histoire centrale et périphérique

Le désir de Dieu est de sauver le monde entier, tous les hommes de la terre sont Ses enfants et Son amour s'adresse à chacun d'eux. Cependant, parce que Dieu affronte une terre dominée par Satan, Il ne peut la sauver immédiatement, mais doit suivre une stratégie consistant, à partir d'un individu, à étendre peu à peu Son influence à toute l'humanité. Dieu commence par rechercher cette personne juste, en qui Il puisse placer Sa confiance et à travers qui Il puisse travailler. De là, Il étend Son influence à une famille, une tribu, une nation et enfin au monde entier.

Le domaine sur lequel Dieu concentre Son action devient l'histoire centrale de l'humanité. C'est là que Dieu cherche à établir le Fondement pour le Messie et où se trouve le peuple élu. Etre élu signifie être responsable pour établir le Fondement pour le Messie. Cela ne veut pas dire que Dieu néglige le reste du monde, Il y travaille différemment pour élever le niveau spirituel et intellectuel des hommes dans le cadre de l'histoire périphérique.

L'histoire religieuse est l'histoire centrale de l'humanité, car c'est là que Dieu communique avec l'homme. Les courants politique, économique, scientifique et culturel font partie de l'histoire périphérique et proviennent des valeurs morales et éthiques suscitées par l'idéal religieux. De toutes les religions du monde, celles du judaïsme et du christianisme sont les plus centrales, car elles portent la responsabilité d'établir le Fondement pour le Messie au nom de toute l'humanité.

2. Les trois âges parallèles de l'histoire de la Restauration

Il y a eu trois âges parallèles fondamentaux dans l'histoire de la Restauration. Nous avons déjà parlé du premier âge qui va d'Adam à Abraham et Jacob. Là Dieu travaillait au niveau familial. Cette période est appelée le Fondement pour la Restauration car, bien que le Fondement pour le Messie fut finalement réalisé à travers la victoire de Jacob et d'Esaü, le Messie ne vint pas immédiatement : le fondement familial n'était pas assez solide pour protéger le Messie des nations sous l'influence de Satan, notamment l'Egypte. Néanmoins, un modèle - que Dieu pouvait utiliser comme Il le désirait - fut établi pour étendre ce fondement au niveau national dans l'étape suivante. C'est la signification de l'époque qui va d'Abraham à Jésus et qui recouvre l'histoire de l'Ancien Testament d'Israël, appelée l'âge de la Restauration. Le Messie apparut à la fin de ce laps de temps mais, parce qu'il fut rejeté, le fondement fut totalement perdu et dut être restauré par l'indemnité durant la phase suivante, cette fois-ci au niveau mondial. Telle est la signification de l'histoire du christianisme au cours des deux derniers millénaires. Cet intervalle est appelé la Prolongation de la Restauration. Bien que Jésus ait apporté le salut spirituel à ses fidèles, le chemin de souffrance de Dieu comme celui de l'humanité a continué et le Messie doit venir une seconde fois.

Examinons maintenant l'histoire d'Israël et celle du christianisme plus en détail et voyons les nombreux parallèles entre elles.

B. Parallèles entre l'histoire d'Israël et le christianisme

1. L'esclavage en Egypte et la persécution sous l'Empire romain (quatre cents ans)
a. L'esclavage en Egypte

La première époque de l'histoire d'Israël fut l'esclavage en Egypte. Israël s'établit comme nation sur le fondement réalisé par Jacob et ses douze fils. Cette période d'esclavage dura quatre cents ans durant lesquels les Hébreux furent gardés en captivité et contraints de travailler très dur. Ce fut un âge de grande souffrance. Les juifs pouvaient se demander si Dieu se préoccupait encore de leur sort. On leur avait dit qu'ils étaient le peuple élu, or ils souffraient et menaient une vie très difficile sous les coups des Egyptiens, malgré cela, ils ne perdirent pas la foi.

Ils demeurèrent fidèles, pratiquant le rite de la circoncision, observant le Sabbat et offrant des animaux en sacrifice à Dieu. Ce qui témoigne de la continuité de leur foi en dépit de leurs souffrances. Cet intervalle de quatre cents ans fut une période d'indemnité pour l'échec d'Abraham lors de son premier sacrifice à Dieu. Abraham devait sacrifier des animaux, mais il s'assoupit et ne trancha pas les oiseaux en deux comme il l'avait fait pour le reste de son offrande. Dieu lui dit qu'à cause de cet échec, ses descendants seraient esclaves sur une terre étrangère quatre cents ans durant. Ce temps ne s'acheva qu'à la venue de Moïse.

Moïse conduisit le peuple d'Israël hors d'Egypte. Ce fut l'Exode vers Canaan. Il reçut les Dix Commandements qui devinrent le témoignage de la vérité de la volonté et de l'amour de Dieu. A leur tour, les Hébreux devaient appliquer la loi mosaïque dans leur vie quotidienne. Ils trouvèrent ainsi la liberté en même temps qu'un nouvel enseignement. Ce fut la fin de l'esclavage et le début de l'organisation d'une nation.

Moïse fut choisi pour établir le Fondement de Foi sur la base des quatre cents ans de souffrance en Egypte. Dans la Bible, le nombre quarante ou quatre cents est souvent utilisé pour signaler une période de séparation d'avec Satan. On en trouve un premier exemple au temps de Noé et du jugement par le déluge. A travers l'unité du peuple avec Moïse le Fondement de Substance devait être posé, ouvrant la voie pour la Venue du Messie.

b. La persécution sous l'Empire romain

Reflet de l'histoire d'Israël, l'histoire chrétienne commença par une période de quatre cents ans de persécution sous l'Empire romain. Israël, en tant que nation, fut établie sur le fondement de Jacob et de ses douze fils. Le christianisme fut établi sur le fondement de Jésus et de ses douze apôtres. Les chrétiens aussi, observaient le sabbat comme un jour sacré. Jusqu'en 392, année où le christianisme fut proclamé religion officielle de Rome, ils durent subir une oppression féroce ; ils furent jetés dans les arènes en pâture aux fauves... Les histoires de ce martyre sont nombreuses.

Imaginez-vous dans cette situation. On vous demande : "Etes-vous chrétien ?" Votre réponse décide si vous allez vivre ou mourir. Il vous suffit de dire : "Non je ne suis pas chrétien" et vous avez la vie sauve. Si vous répondez : "Oui je suis chrétien", on vous jette dans l'arène pour être dévoré par des bêtes féroces. Quel atroce dilemme ! Il vous faut décider sur- le- champ si vous accordez plus de valeur à votre âme qu'à votre corps.

Selon la réponse à cette question, une coupure totale s'opère. "Oui je suis chrétien" et je suis dévoré. "Non, je ne suis pas chrétien" et je suis sauf, mais je renie tout ce en quoi je crois dont ma foi au christianisme. Les chrétiens se trouvaient ainsi devant un choix douloureux : la vie spirituelle ou la vie physique. Beaucoup choisirent la vie spirituelle et partirent pour l'arène sans qu'il fut nécessaire de les y traîner. Nombreux sont les récits où il est dit qu'ils chantaient tandis que les fauves s'avançaient vers eux pour les dévorer.

Connaissez-vous l'histoire de cet empereur qui organisa un banquet dont l'éclairage était les corps en flammes de chrétiens ? Quel formidable exemple de fidélité ! Ces croyants restauraient la foi en indemnisant l'échec de ceux qui avaient rejeté Jésus ou qui n'étaient pas restés fidèles à leurs convictions. L'histoire des premiers chrétiens demeure encore aujourd'hui un exemple très inspirant pour chacun. Les sacrifices offerts par les chrétiens n'étaient pas des choses qu'on pose sur un autel, ils étaient eux-mêmes le sacrifice et s'offraient ainsi en témoignage de leur totale abnégation.

A la fin de cette période de quatre cents ans, tout comme les Israélites reçurent la loi mosaïque à laquelle ils purent s'unir pour entrer à Canaan, l'Empire romain devint la Canaan spirituelle pour les chrétiens. Il rassemblèrent les paroles de Jésus et les écrits des apôtres créant ainsi le canon du Nouveau Testament et les églises centrées sur la Parole autour desquels ils pouvaient s'unir. Jésus ressuscité établit le Fondement de Foi, basé sur les quatre cents ans de persécution. Puis, à travers l'unité des chrétiens avec lui, le Fondement de Substance fut également réalisé, ouvrant le chemin pour la Seconde Venue du Messie.

2. La période des Juges et la période des Patriarches (quatre cents ans)
a. La période des Juges

Une fois entrées en Canaan, les douze tribus d'Israël ne parvinrent pas à s'unir, mais au contraire, chacune réclama un territoire et nomma un Juge pour les diriger. Un système féodal, à la fois économique et politique, fut créé, où les Juges occupaient la fonction de prophète, de grand-prêtre et de roi. Cette époque, caractérisée par le chaos et la désunion, dura quatre cents ans. Les tribus, affaiblies par leurs querelles, étaient constamment menacées par les belliqueux Philistins ; et le peuple influencé par le paganisme des tribus cananéennes tomba souvent dans l'infidélité et la corruption.

b. La période des Patriarches

Après avoir été érigé en religion d'état de l'Empire romain, le christianisme, au lieu de rester uni, se divisa en cinq centres distincts ou Saints-Sièges (Rome, Constantinople, Antioche, Jérusalem et Alexandrie) qui rivalisèrent entre eux pour établir leur pouvoir et leur influence sur le monde chrétien. Chaque Siège était dirigé par un Patriarche qui, comme les Juges des tribus israélites, tenait le rôle de prophète, de grand prêtre et de juge civil. Pendant ces quatre cents ans un système féodal se développa. Le christianisme fut aussi la cible d'attaques tant militaires que spirituelles. D'un côté, les tribus germaniques du nord constituaient un danger constant, d'autre part, avec le développement de l'islam, les Arabes devinrent un peu plus tard une menace organisée au sud. Spirituellement, les chrétiens furent tentés par de nombreuses influences païennes des tribus germaniques de même que par l'apparition d'hérésies au sein de l'Eglise.

3. Le royaume uni d'Israël et le royaume chrétien uni (120 ans)
a. Le royaume uni d'Israël

A la fin de la période de quatre cents ans des Juges, les tribus israélites finirent par s'unir autour d'un roi commun, inaugurant la période de cent vingt ans du Royaume Uni d'Israël. Trois rois régnèrent pendant quarante ans chacun : Saül, David et Salomon. C'est à cette époque que le temple symbolisant le Messie fut construit. Sous le règne du roi Salomon, on assista à l'épanouissement de la connaissance et de la culture et à l'évolution vers un royaume uni dans la foi.

C'est le prophète Samuel qui couronna le roi Saül, montrant ainsi que l'autorité du roi vient de Dieu. Il ne s'agit pas de la simple autorité revendiquée par quelqu'un sur la base de son pouvoir, mais d'une autorité donnée par un prophète, représentant la volonté de Dieu. Si prophète et roi peuvent s'unir, alors peut s'instaurer une véritable unité nationale entraînant paix et prospérité. Malheureusement l'entente initiale entre eux ne dura pas et tout au long des règnes de ces trois monarques, il y eut constamment des tensions entre roi et prophète.

Le roi avait la responsabilité d'établir le Fondement de Foi en offrant le temple dont la construction dura quarante ans. Le Fondement de Substance pouvait être établi si le peuple s'unissait au roi, ce qui aurait permis la Venue du Messie.

Hélas, sous le règne de Salomon, le temple fut souillé, car ce roi y autorisa l'adoration d'idoles. Il avait de nombreuses femmes de cultures différentes qui apportèrent avec elles les idoles de leurs cultes païens. Ce qui eut pour conséquences l'effondrement de l'unité, la perte de la foi et la destruction du Fondement pour le Messie.

b. Le royaume chrétien uni

Dans un parallèle remarquable avec le couronnement du roi Saül par le prophète Samuel deux mille ans auparavant, le pape Léon III couronna Charlemagne, empereur de l'Empire Romain en l'an 800, établissant ainsi un royaume chrétien uni.

Charlemagne se comparait lui-même au roi David. Selon les annales de cette époque, il déclara vouloir établir une souveraineté chrétienne. Il rassembla à cet effet des érudits, des artistes et des professeurs provenant de toutes les cours d'Europe. On qualifie cette période, de Renaissance carolingienne, à cause de l'épanouissement de la civilisation et du développement de la connaissance qui la caractérisent. Ce fut une époque de paix et de prospérité telle que l'Europe n'en avait pas connue depuis la Chute de l'empire romain. L'espoir de Dieu était que la foi et la culture se développent et servent de fondement pour la réalisation de Son idéal.

A cette époque, l'empereur avait la responsabilité d'établir le Fondement de Foi en vivant en conformité avec la Parole de Dieu durant une période de quarante ans. Puis, le peuple s'unissant à lui, le Fondement de Substance aurait été établi, ouvrant ainsi le chemin pour le Retour du Messie.

L'empereur devait recevoir la Parole de Dieu à travers le Pape et sur la base de cette unité, Dieu aurait pu étendre Son fondement et préparer la Seconde Venue. Malheureusement, il y eu des tensions et des conflits constants entre les deux. Le fils et les petits-fils de Charlemagne ne partagèrent pas la vision paternelle et finalement l'empire sombra dans la division. L'unité fut détruite, la corruption et le manque de foi s'installèrent et le Fondement pour le Messie fut perdu.

4. Les royaumes divisés d'Israël et de Juda et les royaumes divisés des Francs et des Germains (quatre cents ans)
a. Les royaumes divisés d'Israël et de Juda

Il y eut ensuite dans l'histoire d'Israël la période des royaumes divisés. Le royaume d'Israël au nord était constitué de dix tribus et celui de Juda au sud, de deux tribus. Ce dernier était dans une position relativement plus proche de Dieu parce que resté fidèle aux prophètes et à l'idéal du temple, comparé aux tribus d'Israël qui s'adonnaient aux cultes païens, allant jusqu'à sacrifier leurs propres enfants aux idoles.

Pendant quatre cents ans, Dieu envoya de nombreux prophètes du sud vers le nord pour appeler le peuple à se repentir dans l'espoir de réunir la nation sous Sa volonté. Tristement, les gens corrompus d'Israël ridiculisèrent, rejetèrent, et allèrent jusqu'à tuer les prophètes à maintes reprises. Finalement, en 722 av. J-C. le royaume d'Israël fut détruit par les Assyriens. Dieu continua à oeuvrer avec le royaume du sud, mais là aussi les gens commencèrent à sombrer dans la corruption et l'impiété. Le royaume de Juda fut détruit à son tour ainsi que le temple, lorsque les Babyloniens l'envahirent en 586 av. J-C .

b. Les royaumes divisés des Francs et des Germains

L'empire fut divisé entre les descendants de Charlemagne. Il resta néanmoins dans la famille de celui-ci jusqu'au couronnement de Henri Ier, roi de Germanie. A partir de l'an 919, il y eut une division nette. Les Francs à l'Ouest et les Germains à l'Est vivaient comme deux entités distinctes.

Pendant cette période de quatre cents ans, de nombreux réformateurs apparurent en Europe, appelant l'Eglise au repentir. Ce fut l'époque de la création des grands ordres monastiques : clunisien, cistercien, franciscain et dominicain. Cependant, leur message et leur exemple ne furent pas suivis. La hiérarchie de l'Eglise, y compris la papauté, s'enfoncèrent dans la corruption morale et financière. L'Eglise se soucia plus de son pouvoir et de son influence temporelle que de sa responsabilité à préparer les hommes à la Seconde Venue du Messie.

De 1096 à 1300, l'Eglise organisa sept croisades supposées "sauver" Jérusalem des infidèles musulmans, mais cela ne fit qu'affaiblir davantage encore la position de la papauté et du christianisme. Une des croisades revenant de Jérusalem, aboutit à la mise à sac de Constantinople, contribuant à diviser l'Orient et l'Occident chrétiens. Ce qui provoqua le premier grand schisme de la chrétienté, entre l'Eglise orthodoxe de l'Est et l'Eglise romaine catholique en l'an 1054.

5. L'exil à Babylone et la captivité du Pape (deux cent dix ans)
a. La captivité babylonienne et le retour

Avec la destruction du royaume de Juda au sud, l'élite du peuple d'Israël fut déportée à Babylone durant soixante-dix ans, et le retour à Canaan s'étala sur cent quarante ans. Ce fut une époque de grand découragement et de lutte.

Cet intervalle de deux cent dix ans reflète celui des vingt et un ans d'exil de Jacob lorsqu'il était en conflit avec Esaü. Le chiffre vingt et un exprime l'idée d'exil. Le peuple élu resta en captivité à Babylone, jusqu'au moment où les Perses conquirent l'empire babylonien et libérèrent les Juifs. Cet épisode douloureux les amena à méditer sur leur sort. "On nous a affirmé que nous étions le peuple élu, se disaient-ils, or nous sommes de nouveau exilés. Que s'est-il passé ?" Après ce temps de réflexion, les Juifs retournèrent dans leur patrie avec une conviction renouvelée.

Cependant, après le retour d'exil, l'unité et l'harmonie parfaites ne régnèrent pas parmi le peuple élu. Ce ne fut que lorsque des réformateurs apparurent, tels que les prophètes Malachie et Esdras, que le peuple d'Israël se mit à reconstruire le temple et à vivre à nouveau en observant la Parole de Dieu.

b. La captivité du Pape et son retour à Rome

L'échec de la période précédente eut pour résultat l'exil de la papauté en 1309. Dans le cas d'Israël, quand le peuple refusa de se repentir et de changer de comportement, Israël fut détruite et son élite emmenée en captivité à Babylone. Cette fois, le Pape lui-même, en tant que représentant des chrétiens, fut emmené en exil en Avignon par le roi Philippe le Bel. Les historiens ont appelé cet épisode "la captivité babylonienne de la papauté". La papauté y resta près de soixante-dix ans jusqu'à ce que le Pape Grégoire XI la ramenât à Rome en 1377. Ce fut une époque de grand découragement et de conflit partout en Occident. Pendant l'exil du Pape, la peste noire ravagea l'Europe, éliminant près des deux tiers de sa population.

Même après le retour de la papauté à Rome, la confusion et la corruption se poursuivirent. A un certain moment, il y eut même trois papes, chacun donnant à l'Eglise des directives contradictoires. Des réformateurs tels que Jan Hus et John Wycliff tentèrent de réformer l'Eglise de l'intérieur, mais se heurtèrent à une forte opposition de la part de la hiérarchie. On en fit même des martyrs. L'Inquisition espagnole, qui compta des milliers "d'hérétiques" pour victimes, atteignit son sommet au seizième siècle. En 1453, Constantinople tomba entre les mains des musulmans. Bientôt, une série d'événements allait affecter fondamentalement le cours des quatre cents années suivantes.

6. Les périodes de préparation pour le Messie et la Seconde Venue (quatre cents ans)
a. La période de préparation pour le Messie
1) La Réforme basée sur la Loi
Dans cette période finale de quatre cents ans, l'attente du Messie devint réalité dans la vie des Israélites. Le temple fut reconstruit, ce qui était très important pour le peuple élu en tant que symbole d'unité. Les réformateurs insistaient sur la valeur de la loi mosaïque et sur le respect de la Thora. La foi devint une affaire de conscience individuelle.
2) La conscience individuelle
Ce dernier point est important, car le Messie s'adresse en premier lieu aux individus, leur demandant de s'unir à son message. Cela implique un choix individuel car on doit décider soi-même d'accepter ou non de répondre à ce défi. C'est pour cela que Dieu a inspiré les réformateurs afin qu'ils insistent davantage sur l'obéissance de l'individu à sa foi et à la loi plutôt qu'à la hiérarchie religieuse. On peut aussi observer à cette époque la préparation d'un environnement extérieur pour le monde idéal.
3) Un environnement préparé
Le Royaume des Cieux ou monde idéal n'est pas une sphère où seule compte la religion ; que les hommes soient simplement pieux ou fidèles ne suffit pas pour construire un tel règne. Le seul but de la religion est de réconcilier les hommes avec Dieu. Dans l'univers idéal, il y aura vraisemblablement peu de rites religieux, car la vraie demeure de Dieu est le coeur de l'homme.

Dans la dernière période de quatre cents ans, on observe un formidable développement de l'environnement extérieur. Dans l'empire grec, puis dans l'empire romain, la science et la technologie prennent leur essor. Cela est important en tant que fondement extérieur pour l'idéal de Dieu. Par ailleurs, partout dans le monde, vers 600-500 av. J-C., on assiste à une floraison de spiritualité et de philosophies (Bouddha, Confucius, Zoroastre, Lao-Tseu, Platon, Aristote, Socrate, etc.). Ce fut une époque à nulle autre pareille qui fomenta un débat d'idées sur la vie, sur Dieu et sur le but de l'existence humaine.

Si le Messie vient pour apporter des réponses à l'humanité, il est important que les individus s'interrogent sur les problèmes essentiels. Si les hommes ne s'intéressaient qu'à l'existence physique et à leur satisfaction quotidienne, alors les grandes idées n'auraient nulle signification. Ce n'est que lorsqu'il existe des penseurs qui stimulent et encouragent les gens au moins à réfléchir à ces questions fondamentales que les idées profondes ont une chance d'être reçues.

4) Le rejet de Jésus
Quand Jésus arriva, le Fondement pour le Messie était prêt. Jean-Baptiste vint avec la mission d'établir le Fondement de Foi sur la base des quatre cents ans de préparation. Si le peuple s'était uni à lui, centré sur la volonté de Dieu, le Fondement de Substance aurait été établi, préparant le chemin pour Jésus. Et si Jésus avait été reçu, Rome aurait joué un rôle primordial : les moyens de communication et de transport étaient développés dans tout l'Empire romain et les idées de Jésus s'y seraient répandues très rapidement. L'Empire de Tibère constituait une base extérieure pour que s'établisse une certaine forme de société idéale. Cependant, comme nous l'avons vu, Jésus ne fut pas accepté. Quoi que Dieu veuille accomplir, c'est à l'homme qu'incombe la responsabilité de répondre à Son attente.

Dans un sens, la question n'est pas qu'il n'existe personne pour croire en Dieu, mais plutôt qu'il n'y en a pas assez en qui Dieu puisse croire. Il est plus difficile pour Dieu de croire en l'homme que pour celui-ci de croire en Dieu, car Dieu n'a jamais trahi personne alors qu'il n'a cessé d'être trahi par les hommes ; rares furent ceux qui agirent selon l'inspiration divine !

Jésus était un homme rempli d'amour et de foi, mais il fut rejeté. Il défia les chefs religieux du peuple élu qui devinrent jaloux et se liguèrent contre lui. La première personne qui aurait dû unir le peuple avec lui, Jean-Baptiste, échoua dans sa mission. Ce qui eut pour conséquence désastreuse le rejet de Jésus par le peuple d'Israël pourtant préparé par Dieu à recevoir le Messie. Dès lors, les deux mille ans de fondement depuis Jacob furent perdus et durent être restaurés par un nouveau peuple élu, les chrétiens.

b. La période de préparation pour la Seconde Venue

L'année 1517 marque le début de la Réforme protestante. Commencée avec Luther, elle s'étendit au reste de l'Europe avec Calvin et Zwingli. Grâce à la Réforme, Dieu fit une percée à travers les barrières érigées par l'Eglise catholique corrompue et fit progresser Sa Providence en établissant le Fondement pour le Messie.

1) La Réforme basée sur la Bible
Luther soulignait l'importance de la Bible ; son slogan était "Sola scriptura" (seulement les Ecritures). Si quelque chose n'était pas dans les Ecritures, cela n'était pas vrai. Ainsi, les rituels, l'organisation et la lourde structure centralisée de l'Eglise n'étaient pas nécessaires selon Luther, pour mener les hommes vers Dieu, vers une foi authentique. On pouvait construire une relation personnelle avec Lui sur la seule base de la Bible.
2) La conscience individuelle
L'une des premières conséquences de la Réforme protestante fut la traduction de la Bible en diverses langues européennes, de manière à ce que les gens ne soient plus dépendants de ceux qui leur racontaient la Bible et l'interprétaient pour eux. Chaque individu pouvait désormais la lire et tirer ses propres conclusions. La foi devenait ainsi une affaire de conscience individuelle. Lorsque le Messie apparaîtra, il viendra comme un maître inspirant les hommes à répondre à son enseignement ; cela ne sera possible que s'ils ont une certaine base individuelle de compréhension. C'est en ce sens que l'apport de la Réforme protestante fut déterminant.
3) UX environnement préparé
Dans l'histoire d'Israël, pendant la période de préparation pour le Messie, on constate un développement de la philosophie, de la culture, de la science et de la technologie. De même, dans l'histoire du christianisme, pendant la période de préparation pour la Seconde Venue, les progrès de la science et de la technologie ont fait un bond énorme en avant préparant l'environnement extérieur ; notamment au début du vingtième siècle, les moyens de communication et de transport connurent un développement prodigieux.

Par ailleurs, depuis 1517, un travail de préparation spirituelle sans précédent a été effectué dans le monde entier grâce au mouvement missionnaire mondial et au renouveau du christianisme à travers des groupes tels que les piétistes en Allemagne, les méthodistes en Angleterre, les puritains et les quakers en Amérique et les slavophiles en Russie. Quel est le sens de tout cela ?

4) La Seconde Venue et les nouveaux Jean-Baptiste
Ces principes récurrents et ces parallèles suggèrent que le fondement est établi pour que l'homme puisse créer une société idéale. Beaucoup de barrières ont disparu et les communications entre les peuples deviennent chaque jour plus pratiques. On constate également un souci et un respect croissant de l'environnement. Ce sont là les signes précurseurs d'une ère nouvelle déjà commencée mais pour qu'ils se concrétisent, il faut un axe central, le Messie.

Avant le Retour, des personnes en position de Jean-Baptiste établiront le Fondement de Foi sur la base des quatre cents ans de préparation. Le Fondement de Substance sera ensuite établi par les chrétiens unis autour de ces nouveaux Jean-Baptiste, ouvrant ainsi la voie de la Seconde Venue.

III. CONCLUSION

A. L'apparition du Messie

Nous pouvons voir que Dieu a oeuvré durant près de deux mille ans pour préparer les Juifs à recevoir le Messie, puis, du temps de Jésus jusqu'à nos jours, pendant près de deux mille ans supplémentaires. Dans l'intervalle de Jésus jusqu'au Retour, la période de préparation des quatre cents ans pour la Seconde Venue a commencé en 1517 avec Martin Luther. Cela signifie que 1917 devrait être l'année de la naissance du Messie.

Cependant, si nous observons ces phases de temps, on ne peut pas en déduire avec une absolue précision l'année où le Messie doit venir. La première période d'Abraham jusqu'à Jésus concerne l'histoire du peuple juif, à l'époque de l'Ancien Testament. Il s'agit de révélations de Dieu à l'homme et chaque intervalle a une durée biblique exacte.

La seconde période, qui se rapporte à l'histoire de l'Occident chrétien de Jésus à nos jours, n'est pas biblique. Là, les dates ne correspondent pas précisément aux années de la Bible, mais sont souvent décalées de quelques années. Par conséquent, le fait d'ajouter quatre cents ans à 1517 ne prouve pas que 1917 est l'année exacte. D'Abraham à Jésus, le total de toutes les années bibliques (400+400+120+400+210+400) donne 1930. Pour cette raison, le Principe de l'Unification soutient que la période entre 1917 et 1930 est l'époque où le Messie devra apparaître sur la terre.

B. Dieu est vivant

L'objet principal de cette étude est de souligner que Dieu est vivant et qu'Il a oeuvré derrière le décor de l'histoire jusqu'à nos jours. Selon le Principe, nous vivons à une époque où Dieu veut envoyer le Messie au monde. Dans le passé, à maintes reprises, les hommes ont essayé de vivre selon leurs idéaux, leurs espoirs et leurs aspirations les plus élevées, mais leurs efforts n'ont abouti qu'à la frustration. Si nous vivons à une époque aussi importante que celle du Retour, cela signifie que nos efforts pour atteindre l'idéal ont de réelles chances de porter leurs fruits, d'aboutir à des résultats concrets. Si nous travaillons ensemble, nous pouvons vraiment avancer vers la réalisation d'un monde de paix et d'harmonie où tous nos idéaux seront accomplis.


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