SCIENCE & VALEURS ABSOLUES

Discours inaugural donné par Sun Myung
Moon à l'occasion de la 5ème Conférence
pour l'unité des Sciences (Washington
Etats-Unis d'Amérique - Novembre 1976).

Pour découvrir la valeur absolue, il nous faut tout d'abord élucider l'origine de l'existence de l'homme et de l'univers. Et là, nous rencontrons cette question: l'origine de l'univers est-elle dans quelque cause déjà existante ou bien dans le néant ? Comme vous le savez, ni les sciences naturelles, ni les sciences sociales, ni la philosophie, ni la religion n'ont cherché la vérité dans le monde de la non-existence. Au contraire, elles ont tenté de trouver un être causal dans le monde de l'existant, et de découvrir les principes de l'existence et de la marche de l'univers (incluant l'homme), qui proviennent de l'origine même. En fin de compte, elles voulaient découvrir la raison de la valeur de toute existence en élucidant son contenu ou sa nature, et en comprenant les relations établies entre différentes existences.

Nous pouvons appeler " atome " la plus petite unité composant la matière, et le définir comme venant de quelque chose de pré-existant. S'il en est ainsi, il est logique de dire que l'origine de l'atome est bien quelque chose d'existant et non pas le néant.

La science moderne considère que l'origine de l'atome est une certaine énergie, qui, elle aussi, doit avoir une origine. Nous pouvons alors tirer la conclusion que cette énergie provient aussi d une existence première. Si nous voyons dans le vaste univers l'expansion de l'atome infinitésimal, et l'effet d'une cause première, nous pouvons aisément comprendre que l'homme est aussi un être résultant et non pas une existence causale. Il doit donc aussi y avoir une existence qui soit cause de l'homme.

I1 est tout à fait raisonnable d'élaborer un système de logique selon lequel toutes les choses proviennent d'une existence causale absolue, et se développent pour devenir des êtres plus complexes et supérieurs. Un tel système devrait réfuter les systèmes des savants qui affirment que l'existence émane du néant.

Ainsi, nous pouvons dire qu'un certain être absolu a existé en premier lieu comme cause de l'univers, résultant dans toutes les choses, de la plus infime à la plus grande, assurant leur connexion, causant leur liaison organique et donnant l'impulsion à des actions variées. De ce point de vue, nous devons réexaminer la théorie si bien établie de l'évolution. La progression de toutes choses vers un stade plus élaboré de l'existence ne peut se faire sans une certaine activité; or, l'activité nécessite toujours de l'énergie. Un surplus d'énergie pourrait-il se produire au cours de cette activité ? Non, car l'énergie est consumée par l'activité tout au long de son déroulement. Ainsi, il est absolument impossible que provienne un surplus d'énergie qui pourrait être investi dans la création d'un être supérieur. Si, en théorie, l'énergie est consumée en cours d'activité, alors pourquoi les choses ont-elles évolué au lieu de se détériorer ? Et pourquoi la tendance générale des choses a-t-elle été dans leur développement vers une dimension supérieure et une plus grande valeur ? C'est vraiment là la question primordiale.

La théorie de l'évolution semble logique, mais le processus de la progression de toutes les choses, stade par stade, ne peut s'expliquer de façon convaincante par la théorie des mutations dues au hasard. Cette progression vers des dimensions supérieures et de plus grande valeur est absolument impossible sans qu'une énergie soit ajoutée de l'extérieur. L'évolution de tous les animaux trouve son point culminant dans l'homme, et nous pouvons dire que l'homme est le but ultime de l'être causal premier. Ici encore, nous pouvons soutenir la logique que l'être causal premier a existé depuis le commencement.

Vient alors la question: laquelle fut première, l'existence ou l'énergie ? Aucun être ne peut maintenir son existence ou ses activités sans énergie. I1 y a une énergie qui agit au sein de l'être individuel et une énergie qui permet une interaction entre différents êtres.

Le problème maintenant est de savoir comment cette sorte d'énergie est produite. S'il n'y a pas en premier lieu un couple d'êtres sujet et objet, une production d'énergie est impossible. C'est-à-dire qu'une relation de sujet à objet est indispensable, comme dans le cas de l'atome où le proton (qui est sujet) et l'électron (qui est objet) doivent tous les deux se trouver là avant que ne commence leur interaction.

Un courant d'énergie ne peut s'établir que lorsqu'existe le but d'unir un sujet et un objet. Ainsi, si on demande lequel vient en premier, de l'énergie ou du couple " sujet-objet ", la réponse est bien évidemment le couple "sujet-objet". L'énergie est le phénomène résultant du processus de deux devenant un.

L'énergie générée diffère en degré, en intensité, en direction et objectif selon la variété des relations de sujet à objet. C'est de là que résulte la grande variété des êtres dans l'univers. La raison pour laquelle les actions particulières de sujets et d'objets ont une direction et un objectif, est que, dans l'être causal premier, il existe un couple " sujet-objet " fondamental qui agit avec une certaine direction et un certain objectif. Pour qu'il soit possible à un être qui est parvenu à atteindre l'unité intérieure parfaite entre sujet et objet, de former une relation avec un autre être, il doit prendre la position, soit de sujet, soit d'objet, et s'unir avec cet être, progressant de là en une forme supérieure dans une direction et avec un objectif d'une dimension plus haute. Quand un être dans la position de sujet veut s'engager dans une action avec un être dans la position d'objet, un intérêt commun doit être trouvé; alors, par action réciproque, les deux peuvent progresser en une forme supérieure d'être.

La formation de ce vaste univers est le but commun partagé par tous les couples sujets-objets. Donc, l'univers, tout en se protégeant, protège et promeut ces êtres qui ont atteint l'unité; De plus, il provoque la répulsion chez les êtres qui manquent d'harmonie et rejette ceux qui essaient d'envahir l'existence des couples qui ont atteint l'unité. Ceci explique comment la perpétuité devient possible. On peut appeler force protectrice la force de correspondance, et l'autre, la force de rejet, ou respectivement, action et anti-action. Cela est vrai à la fois dans le monde matériel et dans le monde humain. Lorsque notre esprit et notre corps sont unis en un seul, nous recevons la force protectrice de l'univers et par voie de conséquence, nous expérimentons le bonheur. Mais quand l'esprit et le corps ne connaissent pas l'unité, la répulsion engendre la souffrance. La souffrance expérimentée dans la maladie est engendrée de la même manière. Quand les éléments sujet et objet ne parviennent pas à atteindre l'unité et l'harmonie, ils perdent la force protectrice de l'univers et les forces de rejet causent la souffrance. Le médicament administré à la suite d'un diagnostic médical aide la restauration du sujet et de l'objet en harmonisant leur unité.

La même règle gouverne l'individu et la famille. Par exemple, avant le mariage, un homme et une femme aiment se trouver avec des amis de leur propre sexe. Après le mariage, en tant que sujet et objet ils atteindront éventuellement l'unité parfaite et formeront une famille, et recevant ainsi la puissance protectrice et bienfaitrice de l'univers, ils seront heureux. A ce point, dès qu'un tiers, homme ou femme, survient, intervenant potentiellement dans leur relation maritale, une force de rejet entre en action; sinon, la perfection de leur relation serait en péril. Cette puissance de rejet n'est pas nécessairement dangereuse pour la tierce personne, mais suggère que cette dernière peut aussi agir positivement en trouvant le sujet ou l'objet qui lui permettra d'atteindre l'unité et de recevoir la force protectrice de l'univers qui la rendra heureuse. En d'autres termes, la force de rejet peut agir en tant que stimulant poussant a la perfection.

On sait que le courant électrique accomplit son circuit quand un sujet (+) et un objet (-) assument leur fonction et atteignent l'unité; cependant, deux positifs (+ et +) ou deux négatifs (- et -) se rejettent mutuellement. Quand tous les humains trouvent leur contrepartie et forment une relation convenable, ils expérimentent la stabilité et le bonheur d'après la même loi.

Quand un couple sujet-objet devient une unité comme résultat d'une action de donner et prendre, en fonction de la théorie mentionnée ci-dessus, ils se trouvent sous la protection de l'univers. Etant donné que toutes les actions que nous observons dans l'univers sont les actions résultantes, dérivées du premier être causal, nous pouvons statuer qu'il existe un être central qui est à la fois causal et actif. De même que les enfants héritent de leurs parents, les résultats découlent des causes.

Examinons maintenant la graine d'une plante. Nous constatons qu'il existe deux parties complémentaires en parfaite unité à l'intérieur de la graine. Elles engagent une action réciproque de donner et prendre à travers l'embryon, seul moyen permettant de donner naissance à une autre vie. Il en est de même pour les œufs qui possèdent tous un jaune et un blanc ainsi qu'un embryon; cependant, ils sont unis dans une même coquille. Le fœtus humain aussi se développe de la même manière.

Quand un sujet et un objet d'une espèce quelconque d'êtres vivants forment une unité par une action de donner et prendre, qu'il s'agisse de l'homme, de la plante ou de l'animal, ils donnent naissance à des êtres qui héritent des formes de leurs causes, retournant éventuellement à la forme originelle.

Si nous admettons que tout dépend de la première cause ultime, nous arrivons à la conclusion que le premier être causal vivant est le modèle de base du tout, ayant le sujet et l'objet parfaitement unis en soi. De là, le premier être causal prend la position de sujet à l'égard de tout le reste des êtres.

L'objectif de la création progressive de toutes choses dans l'univers est l'homme. L'homme est le fruit, le microcosme et le modèle du monde existant. L'homme est l'être le plus élevé et contient tous les éléments des minéraux, des végétaux et des animaux. Mais l'homme étant aussi un être résultant, on peut conclure qu'il a été créé pour hériter de l'image du premier être causal.

En d'autres termes, il doit y avoir un absolu, un être sujet qui prend l'homme comme objet. Les hommes étant des êtres à personnalité, avec un intellect, des émotions et une volonté ce sujet absolu doit aussi être un être de personnalité pour établir un rapport avec eux. Cet être absolu est appelé "existence" en philosophie, et " Dieu " en religion.

Aujourd'hui, le monde est plein de confusion et de contradiction face à l'évolution, au matérialisme dialectique, aux épistémologies, à l'idéalisme, au matérialisme, etc. Notre tâche historique immédiate est de réexaminer tout cela, de trouver et d'établir une nouvelle vérité absolue. Alors seulement pourrons-nous établir un monde de valeur absolue. L'être de valeur absolue est éternel, immuable et unique. Donc, quel principe dans l'univers est éternel, immuable et absolu ? C'est la "relation de cause à effet " et la " relation de sujet à objet " .

Quand vous appliquez ce principe à la société humaine, le centre en est la relation " Parents-Enfant " et la relation " Mari-Femme " . La première peut être qualifiée de verticale, et la seconde d'horizontale. L'unité du sujet et de l'objet au niveau vertical joue le rôle du plus grand sujet envers l'objet établi par l'unité du sujet et de l'objet au niveau horizontal. Ils dirigent une action parfaite de donner et prendre pour créer un mouvement sphérique harmonieux. C'est le modèle de la famille centrée sur un idéal d'amour, qui est la plus petite unité de la société humaine.

Dans ce sens, on ne peut que reconnaître l'amour comme la chose la plus précieuse. La source ultime de l'amour ne venant pas de l'homme mais d'un sujet causal absolu et immuable, la famille de l'amour centré sur l'être causal est l'unité de base pour réaliser l'idéal dans la société humaine.

Pour réaliser un idéal de valeur absolue, nous devons commencer avec cette famille d'amour et l'étendre à l'échelle de la nation et du monde, pour atteindre le monde idéal d'unité dans lequel le bonheur éternel de valeur absolue est assuré.


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