L'Amour sait attendre

  1. LE MENSONGE MEURTRIER DU "SEXE SANS RISQUE"
    1. Le préservatif n'est pas une protection absolue
    2. Le tabou du dépistage systématique

  2. MYTHES ET RÉALITÉS DE LA SEXUALITÉ
    1. Le mensonge naturaliste: << le sexe est naturel.>>
    2. Le mensonge culturaliste: << le sexe est culturel >>
    3. La confusion entre le sexe et l'amour
    4. Le mythe du sexe comme divertissement et le piège de l'érotisme
    5. Le mythe de "l'expérience sexuelle"

  3. L'INVENTION DE LA SEXUALITÉ ADOLESCENTE
    1. Les séquelles de l'activité sexuelle précoce
    2. L'imposture de l'éducation sexuelle
    3. Éloge de la pudeur

  4. QU'EST-CE QUE L'AMOUR ?
    1. Le mythe romantique de la passion amoureuse
    2. Les deux dimensions de l'amour conjugal
    3. La vraie famille, l'école de l'amour

    Depuis les années soixante, les idées de la "révolution sexuelle" font leur chemin et transforment petit à petit notre environnement culturel, éducatif et social. Pourtant, cette prétendue libération sexuelle n'a pas apporté plus d'amour dans notre société. Alors que tous les tabous sexuels sont tombés, alors que chacun est initié dès l'enfance même sur tout ce qu'il n'a jamais voulu savoir sur le sexe, les rapports humains sont de plus en plus exempts de générosité et de spontanéité. Nombre de couples, soi-disant libérés, souffrent du syndrome de l'incapacité de communiquer.

    L'idéologie de la "libération sexuelle"
    est la copie conforme du libéralisme
    économique sauvage, transposé
    de l 'argent au sexe.

    Quand au sexe, il faut bien s'en rendre compte, il est devenu aujourd'hui un formidable pouvoir publicitaire, largement exploité en tout premier lieu par les médias. Vu l'extraordinaire sensibilité de la pulsion sexuelle, on comprend que le sexe sans tabou soit la philosophie favorite de tous ceux qui ont quelque chose à vendre. L'idéologie de la "libération sexuelle" est d'ailleurs la copie conforme du libéralisme économique sauvage, transposé de l'argent au sexe: à chacun son capital de libido qu'il investit où bon lui semble. Il n'est pas étonnant que le sexe et l'argent fassent bon ménage.

    Il n'est pas étonnant non plus que l'hédonisme sexuel ait sécrété ses formes d'exploitation, de misère et de criminalité. Jamais le trafic mafieux de la prostitution, le "tourisme sexuel", les viols, la pédophilie, n'auront fait d'aussi grands ravages. Sous la bannière de la lutte contre l'exclusion et contre "l'ordre moral", le laxisme sexuel a engendré un véritable "désordre immoral".

    Il nous faut apprendre que la véritable
    "liberté sexuelle" ne peur exister
    sans la "responsabilité sexuelle",
    fondement de la morale.

    Un quart de siècle après cette fausse libération sexuelle, il est temps de faire d'autres choix. C'est aux jeunes d'aujourd'hui de s'émanciper de la désastreuse idéologie hédoniste et matérialiste de la génération précédente. Il nous faut apprendre que la véritable "liberté sexuelle" ne peut exister sans la "responsabilité sexuelle", fondement de la morale.

    Aujourd'hui, le Sida nous y invite plus que jamais. Malheureusement, pour empêcher toute remise en question d'un hédonisme devenu presque religion d'État, des minorités ont pris les devants pour imposer leur point de vue sur le Sida. C'est pourquoi l'on entend rarement cette vérité toute simple: la meilleure protection contre le Sida est un mode de vie d'abstinence sexuelle avant le mariage ou de fidélité conjugale. Nous allons ici nous livrer à un examen objectif des mythes mensongers qui composent l'idéologie de la "libération sexuelle" et nous commencerons par le dernier né de ces mythes: le mensonge du "sexe sans risque".

    1. LE MENSONGE MEURTRIER DU "SEXE SANS RISQUE"

      La politique actuelle de lutte contre le Sida se limite à la promotion du préservatif, vénéré comme un instrument de salut, voire un objet de culte. Or, plusieurs données scientifiques montrent les limites du préservatif comme moyen de protection:

      Le préservatif n'est pas une protection absolue

      1deg. Outre leur porosité, les préservatifs présentent des taux de rupture et de glissement qui atteignent jusqu'à 15 % et plus encore chez les

      jeunes. (Family Planning Perspectives, janvier février 1992, Science et Vie, août 1993, 50 Millions de Consommateurs, avril 1994.) Selon l'étude faite en 1993 par l'Université du Texas, pour 100 rapports sexuels protégés entre un séropositif et un séronégatif, le risque de contamination est de 18 % dans le cas du préservatif de bonne qualité, et de 54 % dans le cas du préservatif de qualité ordinaire (Social Science and Medecine, juin 1993).

      Le préservatif protège effectivement
      celui qui le porte, mais ne protège que
      très relativement sa (ou son) partenaire.

      2deg. Même sans porosité, rupture ou glissement, on sait que durant la manipulation, le préservatif risque d'être infecté sur sa face externe par des sécrétions pré-éjaculatoires et vaginales contenant du virus . à moins de l'enfiler en prenant les mêmes précautions d'asepsie qu'un chirurgien avec ses gants de caoutchouc. Le Professeur Henri LESTRADET, de l'Académie nationale de Médecine (Le Quotidien du Médecin, 21 octobre 1993) ainsi que les Docteurs Joel LE PRÉVOST (Le Quotidien du Médecin, 6 décembre 1993) et André GERNEZ (Réussir votre Santé, ndeg.7), précisent que si le préservatif protège effectivement celui qui le porte, il ne protège que très relativement sa (ou son) partenaire

      Trois situations sont particulièrement à risque:

      1) le premier rapport sexuel, qui crée une plaie ouverte avec la rupture de l'hymen;

      Ali Gertzfut contaminée à 16 ans. Avant de mourir, en 1992, à l'âge de 26 ans, elle fit le tour des écoles et universités américaines, pour dire aux étudiants que cela peut arriver à tout un chacun et leur conseiller: << Écoutez, s'abstenir, c'est tout à fait normal. Le seul rapport sexuel sans risque, c'est l'abstinence. . . Il est peut-être temps d'en lancer la mode.>>






      2) une muqueuse vaginale déjà infectée par d'autres maladies (herpès, etc.);

      3) la sodomie, à cause de la finesse et de la fragilité de la muqueuse rectale. C'est, rappelle le Docteur GERNEZ, << parce que la muqueuse du rectum est perméable à tout et à n'importe quoi [que] non seulement elle laisse passer toute substance soluble (c'est le principe du suppositoire) mais même des particules qui sont des milliers de fois plus grosses qu'un virus (c'est le principe du lavement alimentaire).>> Le haut risque de contamination lié à la sodomie explique l'incidence et la prévalante du Sida dans les milieux homosexuels.

      D'où l'observation de nombreux cas de contamination malgré l'utilisation du préservatif Selon le Rapport du Docteur Margaret FISCHL à la troisième Conférence Internationale sur le Sida, à Washington, en 1987, les deux membres d'un couple, dont l'un est séropositif et qui utilisent le préservatif, se retrouvent tous deux séropositifs dans 17 % des cas (1/6) après dix-huit mois, s'il s'agit d'adultes avertis et méticuleux. Le Planning familial américain émet lui-même de sérieuses réserves sur l'efficacité du préservatif << Le plus déroutant de tout cela, en fait, c'est que dix ans après le début de l'épidémie, nous avons encore une compréhension très faible de l'efficacité des préservatifs durant l'utilisation.>> (Family Planning Perspectives, janvier-février 1992) Remarquons en passant que la non-fiabilité du préservatif est connue depuis longtemps pour ce qui concerne la contraception. Le même numéro de Family Planning Perspectives révèle que le préservatif est inefficace pour empêcher les grossesses entre 13,2 % et 27,3 % des cas, à cause notamment des glissements et ruptures. Si les préservatifs sont aussi peu sûrs comme contraceptifs, comment peut-on croire qu'ils le seront contre le VIH, qui est 450 fois plus petit qu'un spermatozoïde et, de plus, contaminant 365 jours par an

      Au risque du Sida, il faut ajouter celui des autres maladies sexuellement transmissibles, dont on parle moins parce qu'elles ne sont pas mortelles, mais dont certaines ont des conséquences graves, comme la stérilité permanente. On estime, en France, qu'une personne sur 200 est porteuse chronique de l'hépatite B, transmise principalement par les relations sexuelles, et contre laquelle il n'existe pas de traitement efficace. L'hépatite B étant beaucoup plus contagieuse que le Sida, le préservatif est là encore une protection illusoire.

      << Il s'agit d'une maladie où les
      considérations éthiques, sociologiques,
      philosophiques et même idéologiques
      ont pris le pas sur les considérations
      purement médicales.>>
      Professeur Roger Henrion

      En résumé, pour décrire le taux protecteur du préservatif lors d'un rapport sexuel avec un partenaire dont on ignore s'il est ou non séropositif, il faudrait parler de roulette russe plutôt que de "sexe sans risque". La propagande officielle pour le préservatif est mensongère, irresponsable et criminelle. Elle prépare un scandale d'une envergure encore plus grande que celui du sang contaminé

      Le tabou du dépistage systématique

      Pourquoi ce refus de regarder la vérité en face ? Parce que, comme le regrette le Professeur Roger HENRION: << Il s'agit d'une maladie où les considérations éthiques, sociologiques, philosophiques et même idéologiques ont pris le pas sur les considérations purement médicales, fait jamais observé au cours de ma carrière >>

      Parce que la "liberté sexuelle" sans responsabilité vaut plus cher pour certains que la vie de millions d'êtres humains, des minorités influentes s'opposent à la mise en place d'une stratégie de dépistage systématique, pourtant recommandée par les autorités médicales compétentes (Conseil de l'Ordre des Médecins et Académie nationale de Médecine), ainsi que par 94 % des Français (sondage Paris Match, 14 janvier 1993). Seule une politique de dépistage systématique permettrait de responsabiliser chacun face à ses comportements. Une personne qui se sait porteuse du VIH est moralement tenue d'en informer ses partenaires, sous peine de pouvoir être poursuivie en justice comme un criminel. Mais les inconditionnels du vagabondage sexuel et du multipartenariat militent pour ce droit de rester irresponsables. Le résultat de l'absence de politique de dépistage systématique est qu'aujourd'hui en France, selon l'estimation du Professeur Jean-Marie ANDRIEU, environ 30 à 50 % des séropositifs, soit 60.000 à 100.000, ignorent qu'ils sont porteurs du virus, et peuvent donc en toute bonne conscience propager la maladie par leurs comportements irresponsables.

      En l 'absence de politique de dépistage
      systématique, 30 à 50 % des séropositifs
      ignorent qu 'ils sont porteurs du virus.

      Pour mesurer les conséquences désastreuses de l'absence de dépistage systématique alliée à une propagande mensongère sur le préservatif, il faut considérer le fait, rapporté par le Directeur de la Santé américain, Everett KOOP: un rapport sexuel avec une personne dont on ne connaît pas l'histoire sexuelle équivaut théoriquement, en ce qui concerne le risque de contamination par le VIH, à un rapport avec chacun des partenaires passés de cette personne, plus les partenaires de ces partenaires, etc.

      Toutes ces données sont aujourd'hui connues. Face à l'échec de la politique du "sexe sans risque", de nombreux pays, dont les Etats-Unis et l'Angleterre, s'orientent de plus en plus dans le sens d'une éducation "comportementaliste" responsabilisant les jeunes face au choix de leurs partenaires. Il est temps que la France fasse de même, plutôt que de promouvoir, tel le Ministre de la Santé, des programmes d'éducation sexuelle de plus en plus jeunes, "dès les premières années scolaires". Le voeu des Français, s'exprime ainsi dans une récente enquête sur Les Comportements sexuels en France (1993): << Très valorisée, la fidélité arrive en tête des mesures proposées pour se protéger contre les risques de contamination par les MST et le Sida.>> Mais, alors, pourquoi n'entendons-nous jamais parler de fidélité et d'abstinence, comme moyens positifs de protection ?

    2. MYTHES ET RÉALITÉS DE LA SEXUALITÉ

      Le mensonge du "sexe sans risque", qui domine le discours politico-médiatique sur le Sida, sert à masquer les autres mythes de l'idéologie décadente de la "liberté sexuelle" (mieux nommée idéologie de l"'irresponsabilité sexuelle"). Ces mythes pénètrent aujourd'hui dans toutes les familles, par la télévision en particulier.

      Le mensonge naturaliste: << le sexe est naturel.>>

      Avec le triomphe du matérialisme, on a cru que la sexualité humaine (comme la sexualité animale) allait de soi, qu'il suffisait de la laisser librement s'exprimer pour qu'elle s'épanouisse normalement, et que les interdits culturels, en la réprimant, étaient responsables de toutes les perversions.

      La philosophie naturaliste, qui réduit l'homme à un animal, a permis à des zoologues, comme Alfred KINSEY, d'acquérir une réputation usurpée d'experts en sexualité humaine.

      En réalité, il existe un monde entre la sexualité animale et la sexualité humaine. La sexualité animale est réglée très précisément selon le cycle des saisons, et dirigée exclusivement vers la reproduction. La plupart des animaux ne copulent qu'une ou deux fois dans l'année, de manière très brève, et les femelles ne sont plus réceptives dès qu'elles sont fécondées.

      La sexualité humaine, elle, comporte une vaste dimension mentale qui en détermine l'orientation. Les psychanalystes et les biologistes ont aujourd'hui renoncé à parler de la sexualité humaine comme d'un instinct animal, et préfèrent l'appeler "pulsion", c'est-à-dire une force que chacun dirige en fonction de la signification qu'il lui donne, selon les modèles qui l'influencent ou des idéaux qui lui ont été transmis.

      La sexualité humaine n 'est pas
      un instinct mais une pulsion,
      dont l 'orientation dépend de
      la signification qu'on lui donne.

      La pulsion sexuelle ne peut se passer d'éducation. Lorsqu'elle n'est pas guidée, elle risque de se développer dans des comportements régressifs et obsessionnels. C'est à chacun d'acquérir la maîtrise de sa sexualité pour en faire une dimension créatrice de sa personnalité. C'est aux parents et à la société d'aider les jeunes à faire cet apprentissage.

      Le mensonge culturaliste: << le sexe est culturel >>

      N'ayant pas peur des contradictions, les militants de la "liberté sexuelle" s'appuient tantôt sur le naturalisme, tantôt sur son contraire, le culturalisme Celui-ci affirme que l'homme n'a pas une "nature" pré-définie et relativise tous les comportements, en les considérant comme les produits d'une culture.

      On présente ainsi l'homosexualité comme une orientation ou un choix sexuel parmi d'autres, tous moralement équivalents. Nous vivons, entendons nous souvent, dans une société "multisexuelle" où toutes "les sexualités" trouvent à s'exprimer. La tolérance étant apparemment sans limites, certains se risquent même à revendiquer la légalisation de la pédophilie et l'abolition du tabou de l'inceste. Ces idées font, aujourd'hui, l'objet d'une inquiétante publicité dans les médias.

      Nature et Culture doivent exister en
      harmonie, comme le Corps et l'Esprit.
      La sexualité ne peut devenir
      épanouissante que lorsqu'elle est vécue
      en conformité avec son but originel.

      Le mythe culturaliste est tout aussi trompeur que le mythe naturaliste. Il est absurde de nier les lois naturelles qui nous déterminent en partie. Nature et Culture doivent donc exister en harmonie, comme le Corps et l'Esprit. La sexualité ne peut devenir épanouissante que lorsqu'elle est vécue en conformité avec son but originel.

      S'il est vrai que l'orientation de notre pulsion sexuelle est déterminée par notre histoire familiale et nos modèles culturels, il est non moins vrai que toutes les influences que nous recevons ne sont pas équivalentes. Un individu ayant grandi dans un environnement familial harmonieux aura toutes les chances de devenir hétérosexuel et monogame. Au contraire, un père hostile ou absent, ou une mère excessivement possessive, sont des causes reconnues de l'homosexualité et des déviances sexuelles.

      La confusion entre le sexe et l'amour

      << Peace and love >>, << faites l'amour, pas la guerre >> scandait-on en 1968, comme si la sexualité était automatiquement une expression de paix et d'amour Cette grande naïveté de la révolution sexuelle est la source d'une dangereuse confusion.

      La sexualité peut devenir aussi bien la pire des violences. Pire même que la violence physique puisqu'elle s'attaque à l'âme de l'être humain: c'est le cas pour le viol, la pédophilie, l'esclavage sexuel. La pornographie utilise abondamment cette part trouble et violente de la pulsion sexuelle non maîtrisée. En France, environ une femme sur vingt déclare avoir été victime de rapports sous la contrainte, et ce, dans 67 % des cas, avant 15 ans (Les Comportement sexuels en F rance, 1993) . Même dans certains couples mariés, la sexualité incontrôlée est vécue comme une agression.

      << Il semble que toute émotion forte,
      I 'amour n 'en étant qu 'une parmi
      d 'autres, ait le privilège de stimuler
      le désir sexuel et de se l 'incorporer.>>
      Erich Fromm

      Selon le psychiatre américain Erich FROMM: << Le désir sexuel peut être stimulé par l'angoisse de la solitude, par l'espoir de conquérir ou d'être conquis, par la vanité, par le souhait de blesser et même de détruire, tout autant qu'il peut l'être par l'amour Il semble que toute émotion forte, l'amour n'en étant qu'une parmi d'autres, ait le privilège de stimuler le désir sexuel et de se l'incorporer. Parce que la plupart des gens associent en esprit le désir sexuel et l'idée de l'amour, ils en arrivent facilement à la conclusion erronée qu'ils sont mutuellement amoureux lorsqu'ils se désirent physiquement.>> (L'art d 'aimer)

      La sexualité ne devient véritablement un acte d'amour, que lorsque l'individu a appris à aimer avant de s'engager dans des relations sexuelles. C'est pendant l'adolescence que l'on acquiert cette maturité du coeur par le contrôle de soi et les relations désintéressées. Lorsqu'elle est "libérée" trop tôt, la sexualité de l'adolescent, si valorisée de nos jours, est essentiellement narcissique et non pas relationnelle. Comme le précise le Professeur Henri JOYEUX: << les relations sexuelles précoces ne sont en réalité que de la masturbation entre garçons et filles >>, puisque chacun cherche, surtout, son propre plaisir

      Le Docteur Suzanne KÉPES écrit à ce sujet: << Chez les adolescents et adolescentes, il y a un besoin profond d'affirmer la virilité ou la féminité et ils ne savent pas encore l'établir sur des bases d'amour. Enlevons le rapport à l'argent, le processus psychologique est le même que dans la prostitution: c'est l'affirmation de son pouvoir et de son identité au besoin sans amour, voire dans le mépris, même s'il y a ensuite remords et culpabilité.>>

      Flatter les adolescents en leur faisant croire que leurs désirs sexuels constituent de l'amour, c'est les leurrer dangereusement sur leur propre maturité. C'est aussi les détourner des types de relations qui favorisent la maturation de leur caractère, à savoir l'amitié, l'esprit d'équipe, le respect d'autrui. L'amitié développe le sens moral, car elle exige l'honnêteté, la loyauté et le don désintéressé. La passion amoureuse précoce, au contraire, exacerbe l'égoïsme, l'hypocrisie (le jeu de la séduction) et développe chez l'adolescent un "faux moi" plutôt qu'une identité authentique.

      Le mythe du sexe comme divertissement et le piège de l'érotisme

      << Nous sommes pour un sexe rigolo, un sexe qui soit un moyen de communication sympa, un peu comme la bouffe >>, déclarait une productrice de télévision (Libération, 13 septembre 1986). Après le mythe naïf du "sex is love", voici le mythe cynique du "sex is fun", sécrété par les marchands de sexe en tout genre. Selon ce mythe, la sexualité n'est qu'un simple divertissement. Elle doit surtout être abondante, diversifiée et, avec les conseils radiodiffusés des experts en sexologie, efficace. En plus, elle est bon marché, grâce au préservatif "tarif jeune"

      Il n 'existe pas une seule activité
      sexuelle, même purement mentale,
      qui n 'influence durablement
      notre affectivité, notre aptitude à aimer.

      Cette conception est basée sur une grave méconnaissance de la sexualité humaine. Depuis FREUD, on sait en effet que celle-ci ne concerne pas seulement le corps, mais toutes les dimensions du psychisme Il n'existe pas une seule activité sexuelle, même purement mentale, qui n'influence durablement notre affectivité, notre aptitude à aimer.

      Toute expérience sexuelle est mémorisée dans le subconscient et crée une empreinte émotionnelle et mentale. Lorsque la sexualité est vécue dans le cadre d'un amour véritable, fondé sur l'engagement total de la personne, cette mémoire rapproche les époux. Par contre, lorsque la sexualité est vécue avec des motivations égoïstes, infantiles, elle a tendance à figer le développement de la personne.

      La pornographie est une drogue
      qui affecte des millions d 'hommes
      Elle détruit l'intimité de leurs couples
      en y introduisant la violence sexuelle.

      Voilà pourquoi une sexualité non maîtrisée a tendance à devenir de plus en plus compulsive, obsessionnelle. Il est aujourd'hui prouvé que la pornographie fonctionne comme une drogue; une drogue en vente libre, représentant 25 % du chiffre d'affaires de la presse et 40 % de celui de la vidéo. Entre la pornographie douce et la pornographie dure existe la même relation qu'entre la drogue douce et la drogue dure: on passe insensiblement de l'une à l'autre. L'accoutumance à la pornographie affecte en France des millions d'hommes. Elle détruit de nombreux couples, puisque des maris intoxiqués, soit se désintéressent de leurs femmes soit projettent sur elles les fantasmes de violence et d'humiliation dont leur imaginaire est saturé. Enfin, la pornographie favorise le développement de la I criminalité sexuelle.

      Selon une enquête faite dans les prisons, 82 % des pédophiles avouent le rôle déterminant de la pornographie sur leurs pensées et leurs comportements. Dans 40 % des crimes sexuels, le criminel avoue avoir utilisé du matériel pornographique juste avant de passer à l'acte (Commission Meese sur la Pornographie, 1986). Dans notre société hyperérotisée, les images sexuelles omniprésentes n'influencent pas que les criminels potentiels. Elles nous atteignent tous, et spécialement les enfants et les jeunes.

      Le mythe de "l'expérience sexuelle"

      A partir de conceptions matérialistes, certains pensent qu'une expérience amoureuse et sexuelle abondante est le meilleur moyen d'apprendre à aimer, selon cette logique, <<...plus je fais l'amour et plus je le fais avec des partenaires différents mieux je sais le faire.>> C'est la philosophie principale de nombreuses publications pour jeunes, comme I ' hebdomadaire 20 Ans .

      Plus une personne a eu de partenaires
      sexuels, plus sa mémoire affective est
      chargée de souvenirs qui l 'empêchent de
      s'investir totalement dans une relation
      d 'amour véritable et exclusive

      En réalité, le séducteur ou la séductrice sont généralement des personnes qui se sentent incapables d'aimer et qui compensent leur vide affectif par un besoin de dominer ou même de blesser. De plus, le vagabondage sexuel émousse la puissance du sentiment. A cause du pouvoir de mémorisation des émotions sexuelles, les souvenirs des expériences sexuelles passées interfèrent avec les expériences présentes et futures, parfois même sous la forme d'images et de sensations très nettes pendant le coït. Ce phénomène détruit l'intimité des partenaires. Ainsi, plus une personne a eu de partenaires sexuels, plus sa mémoire affective (son coeur) est chargée de souvenirs qui l'empêchent de s'investir totalement dans une relation d'amour véritable et exclusive. La situation idéale reste celle de la virginité avant le mariage. Dans ce cas, la sexualité du couple est un lieu secret, qu'aucune autre personne n'a souillé et qui fortifie l'intimité du couple. La virginité du corps permet la virginité du coeur. Loin de présenter un handicap, le manque d'expérience sexuelle avant le mariage permet au couple marié de faire ensemble la découverte de ce jardin de délices. Selon la psychologue Coleen MAST: << Dans le mariage, l'expérience et les souvenirs de la relation exaltent le désir des partenaires de mieux se connaître et d'approfondir leur relation. Le sexe les unit ensemble, enrichissant et stimulant leur engagement mutuel.>> (The World and I, septembre 1989)

      Dans le mariage, l 'expérience et
      les souvenirs de la relation exaltent
      le désir des partenaires de mieux se
      connaître et d 'approfondir leur relation.

      Les jeunes qui ont déjà été impliqués dans des relations sexuelles prémaritales peuvent changer de vie en commençant par l'abstinence, se constituant ainsi une "deuxième virginité" pour se préparer au manage.

    3. L'INVENTION DE LA SEXUALITÉ ADOLESCENTE

      On considérait autrefois que la pulsion sexuelle faisait son apparition avec la puberté et n'atteignait sa maturité qu'à la fin de l'adolescence L'adolescence était la transition entre l'enfance et l'âge adulte, au cours de laquelle la maturation du coeur nécessitait la discipline des sens.

      Depuis les années soixante, au contraire, on valorise l'adolescence comme l'âge idéal par excellence pour les expériences sexuelles. Jouant sur le sentiment d'invulnérabilité et d'omnipotence propre à cet âge, notre culture exacerbe toutes les pulsions narcissiques, antisociales et autodestructrices de l'adolescent, au lieu de l'aider à s'acheminer vers la maturité sociale. Nous vivons, affirme le psychanalyste Tony ANATRELLA, dans une société "adolescentrique"

      Les séquelles de l'activité sexuelle précoce

      Les expériences sexuelles sont profondément déstabilisantes pour les adolescents Elles les propulsent dans un monde d'émotions qu'ils n'ont pas les moyens de gérer. Elles leur donnent l'illusion d'être capables d'aimer, alors qu'ils recherchent surtout, dans l'expérience sexuelle, la confirmation de leur virilité ou de leur féminité plus que le bonheur de l'autre.

      Les expériences sexuelles deviennent alors des sources de malentendus tragiques pour les adolescents. Elles constituent un facteur de risque prédominant dans les dépressions et les suicides d'adolescents. Selon une étude américaine, 36 % des adolescentes qui tentent de se suicider viennent de vivre la rupture d'une liaison. (Pediatrics, février 1991 )

      Heureusement, les adolescents ne sont pas tous autant affamés de sexe qu'on essaye de le

      faire croire. Le rapport ACSF de 1993 sur Les Comportements sexuels en France a révélé que: << l'âge du premier rapport sexuel se situe aujourd'hui en moyenne à 17 ans pour les hommes et 18 ans pour les femmes.>> Beaucoup d'adolescents n'ont d'ailleurs leur première expérience sexuelle que sous l'influence de la pression ambiante, par peur d'être anormaux s'ils sont encore vierges après 16 ans. Pire encore: 60 % des filles qui ont eu un rapport avant 15 ans et 74 % de celles qui l'ont eu avant 14 ans y ont été poussées par la menace ou la force, soit par un adulte, soit par un adolescent plus âgé (Alan Guttmacher Institute, Sex and America 's Teenagers)

      L`age du premier rapport sexuel
      se situe aujourd'hui en moyenne
      à 17 ans pour les hommes
      et 18 ans pour les femmes.
      Où est donc la logique de la promotion
      du préservatif chez les moins de 14 ans ?

      Dans un sondage réalisé par le Planning familial en Amérique, lorsqu'on a demandé à des jeunes filles de plus de 16 ans, ayant déjà eu des rapports sexuels, sur quel sujet sexuel elles aimeraient être informées davantage, une majorité de 84 % répondit: << Comment dire non sans froisser l'autre ? >> (USA Week-end, 27-29 décembre 1991)

      De nombreuses études prouvent que la chasteté est un facteur d'équilibre chez les jeunes. Un sondage réalisé en 1987 par le Who's Who Among American High School Students montre que 73 % des étudiants les plus performants étaient vierges. Une autre étude indique que les adolescents vierges ont six fois moins de risque de suicide, dix-huit fois moins de risque de fugue, dix fois moins de risque de consommer de la marijuana, et cinq fois moins de risque d'expulsion de l'école, que les adolescents non vierges.

      Selon l'éducateur Guy DURAND: << Les expériences sexuelles, notamment chez les jeunes, risquent de bloquer leur développement affectif vers la maturité psycho-sexuelle. En effet, en s'habituant à vivre la sexualité au simple niveau du plaisir, on se rend progressivement incapable de la vivre, même plus tard, comme langage et comme engagement.>> (L 'éducation sexuelle)

      << En s'habituant à vivre la sexualité
      nu simple niveau du plaisir, on se rend
      progressivement incapable de la vivre,
      même plus tard, comme langage
      et comme engagement.>>
      Guy Durand

      Les désirs sexuels ont tendance à se cristalliser au stade des premières expériences. C'est la raison pour laquelle un enfant victime d'abus sexuel perpétuera, une fois adulte, les réactions infantiles liées à cette expérience. Souvent, il deviendra lui-même un parent abusif

      De même, un adolescent ayant abusé de son corps aura bien du mal, une fois marié, à dépasser les modes narcissiques et compulsifs de la sexualité juvénile. Même l'abus de la masturbation risque de perpétuer cette habitude jusqu'à l'âge adulte et cristalliser les tendances égoïstes et culpabilisantes de la sexualité adolescente. De plus, elle exacerbe des fantasmes qui ne correspondent pas à la réalité des rapports sexuels en couple et détruisent la vocation relationnelle du sexe. C'est pendant l'adolescence que la bataille contre la masturbation doit être gagnée.

      En conclusion, à la puberté, l'éveil de la sexualité ne signifie pas sa maturité. Il signifie plutôt le début d'un processus de croissance, au cours duquel l'adolescent doit parvenir à maîtriser les désirs de son corps, en les intégrant dans un projet d'amour véritable et durable.

      L'imposture de l'éducation sexuelle

      Dans ces conditions, on peut se demander quelle est la logique des programmes d'éducation sexuelle qui s'adressent aux jeunes même en dessous de 14 ans comme s'ils étaient sexuellement actifs, désiraient l'être, ou devaient l'être ? Que penser de l'objectif véritable de la brochure, La Première Fois, réalisce, aux frais des contribuables, par l'Agence Française de Lutte contre le Sida et massivement distribuée aux jeunes adolescents pour les inciter à perdre, au plus tôt, leur virginité ?

      Ce n'est qu'une incitation à l'activité sexuelle et une propagande pour le préservatif Étant donné le manque de fiabilité de celui-ci, ce type d'éducation sexuelle est un facteur supplémentaire de propagation du Sida. On encourage les jeunes à prendre des risques mortels, tout en leur mentant sur la protection qu'on leur offre. Pour se convaincre de l'effet incitatif des programmes d'éducation sexuelle, il suffit de rappeler que le même phénomène a été observé en ce qui concerne l'éducation à la contraception dans les écoles, dans le cadre de la lutte contre les grossesses non désirées d'adolescentes. Depuis 1973, date de leur lancement en Amérique

      par le Planning familial, ces programmes ont pour principal effet une augmentation de l'activité sexuelle chez les jeunes et, en conséquence, une augmentation de grossesses (+ 87 %) et d'avortements (+ 67 %) chez les adolescentes, soit exactement l'effet inverse de celui recherché (Pediatrics. février 1991).

      << On peut se demander si tout cela
      n'est pas qu'un gigantesque leurre
      organisé par des adultes encore fascinés
      par la sexualité juvénile
      à laquelle ils s'identifient.>>
      Tony Anatrella

      L'éducation sexuelle généralement pratiquée contribue au malaise des jeunes en leur présentant la sexualité adolescente comme allant de soi et en dévalorisant la virginité comme si elle était une tare. Le psychanalyste Tony ANATRELLA nous met en garde au sujet de son objectif réel: << On peut se demander si tout cela n'est pas qu'un gigantesque leurre organisé par des adultes encore fascinés par la sexualité juvénile à laquelle ils s'identifient. Cette relation à caractère pédérastique et ce désir délirant d'initier sexuellement des enfants sont de sérieux dysfonctionnements de la relation éducative.>> (Le sexe oublié)

      Éloge de la pudeur

      Le préjugé, que l'on retrouve derrière toutes les tentatives d'initier les jeunes au sexe, consiste en ce que la pudeur, qui les incite à préserver leur pureté sexuelle, soit le produit d'une morale répressive génératrice de honte, le "dernier rempart de l'hypocrisie bourgeoise". En réalité, c'est tout le contraire. La pudeur n'est pas la honte, mais le sentiment inné et intuitif que la sexualité est sacrée, qu'elle est liée profondément au sens de notre identité, qu'elle appartient à l'intimité du couple et qu'elle doit être protégée. << La pudeur, dit Xavier LACROIX, est gardienne de l'individualité.>> La honte, en revanche, est un sentiment qui naît lorsque notre pudeur naturelle a été violentée. Reconnaissant la pudeur comme un droit naturel, la société punissait jadis les "attentats à la pudeur".

    4. QU'EST-CE QUE L'AMOUR ?

      Le mythe romantique de la passion amoureuse

      Avec l'influence de la culture hollywoodienne, héritière du romantisme, l'amour a fini par être synonyme de passion. Dans l'esprit moderne, l'amour appartient exclusivement au domaine du sentiment. Aimer, c'est "se sentir" amoureux, une expérience qui vous tombe dessus à l'improviste, sans que l'on n'y puisse rien, puis qui disparaît tout aussi mystérieusement (sauf au cinéma, où c'est le film qui s'arrête).

      Cette valorisation de la passion s'oppose à une autre conception de l'amour, celle qui était autrefois mise en valeur dans la tradition du mariage chrétien: l'amour non pas seulement comme sentiment, mais comme acte de volonté, comme l'aptitude à se donner, inconditionnellement, pour le bonheur

      d'autrui, en surmontant ses propres sentiments égoïstes. Dans cette conception, le mariage constitue non pas tant l'aboutissement souhaitable de l'amour, mais son fondement même. C'est, l'amour-action par opposition à l'amour-passion, selon l'expression du philosophe Denis de ROUGEMONT, qui ajoute: << Mais combien d'hommes savent-ils la différence entre une obsession que l'on subit et un destin que l'on assume ? >>

      Les deux dimensions de l'amour conjugal

      La passion et l'engagement ne sont pas contradictoires, mais les deux faces de ce que devrait être une relation conjugale équilibrée. Des psychologues nous apprennent que la passion amoureuse, caractérisée par l'idéalisation de l'être aimé, reproduit l'expérience enfantine de l'attachement envers les parents. La volonté de s'engager à long terme et de se sacrifier pour autrui est, au contraire, l'essence de l'attitude parentale. L'amour conjugal équilibré comprend deux dimensions: l'une, découlant d'une attitude filiale, s'exprime dans la gratitude, la confiance et la dépendance affective (le sentiment de ne pouvoir vivre sans l'autre); l'autre, provenant d'une attitude parentale, se traduit par l'engagement absolu, le sens de la responsabilité ressentie par les époux, l'un envers l'autre. De même que l'enfant a besoin du sentiment d'éternité que procure le caractère absolu et indestructible de l'amour de ses parents, l'époux, ou l'épouse, a besoin du sentiment d'éternité que lui procure l'engagement total et absolu de son conjoint. Cette base assure la confiance et la sécurité nécessaires pour la guérison et l'épanouissement des coeurs.

      C'est la dimension de l'engagement qui permet à l'amour conjugal de durer. La passion seule, elle, est toujours changeante. Le psychologue Erich FROMM écrit: << L'amour devrait être essentiellement un acte de volonté, la décision de confier intégralement ma vie à celle d'une autre personne.. Aimer ne relève pas seulement de la puissance du sentiment mais d'une décision, d'un jugement, d'une promesse.>>

      << L'amour devrait être essentiellement
      un acte de volonté,
      la décision de confier intégralement
      ma vie à celle d'une autre personne. >>
      Erich Fromm

      C'est aussi l'engagement absolu, exprimé par le mariage, qui permet à une relation conjugale d'acquérir une dimension sociale. Le projet commun d'un couple marié commence généralement par le désir d'enfants, mais se prolonge également dans le sens de la responsabilité sociale et l'hospitalité. La signification du mariage n'est pas seulement privée, mais aussi sociale. Cette dimension sociale contribue à fortifier l'amour des époux, en les aidant à évoluer de "l'égoisme à deux" qui caractérise la lune de miel, vers le sens de leur responsabilité parentale et sociale

      << Aimer,
      ce n 'est pas se regarder l'un l'autre,
      c'est regarder ensemble
      dans la même direction.>>
      Antoine de .Saint-Exupéry

      Les adolescents recherchent l'amour exclusif, fondé sur l'engagement absolu. Adolescents, nous rêvons tous de trouver l'âme soeur, avec laquelle nous pourrons partager toute notre vie. Nous voulons aimer pour la vie, et même si possible pour l'éternité. Notre première expérience de l'amour nous donne ce sentiment d'éternité.

      L'adolescent n'a toutefois pas encore la maturité de coeur nécessaire à s'engager pour la vie. Son idéal d'amour reste du domaine de l'imaginaire, alors que la passion amoureuse le travaille dans sa chair. Il doit s'efforcer de faire coïncider les deux, en remettant la satisfaction de ses désirs charnels à plus tard. C'est l'idéal de son mariage qui lui permet de rester pur pour son futur conjoint. L'idéal de la chasteté avant le mariage découle directement de l'idéal de l'amour absolu

      Mariage ou union libre ?

      A première vue, on peut penser que la cohabitation avant le mariage, ou "mariage à l'essai", constitue une bonne préparation au mariage, voire même un bon test avant l'engagement définitif Cela paraît tellement logique que peu de parents, aujourd'hui, trouvent que répondre à leurs enfants qui désirent s'engager dans cette voie.

      Statistiquement, les couples mariés
      qui ont cohabité avant de se marier ont
      beaucoup plus de risques de divorce.

      L'ennui est que, statistiquement, les couples mariés qui ont cohabité avant le mariage ont beaucoup plus de risques de divorce. L'union libre avant le mariage est donc indirectement un des facteurs prédominants de divorce.

      Ce phénomène s'explique très simplement. La cohabitation avant le mariage est un système de relation basé, implicitement sinon explicitement, sur le refus de s'engager. Chacun se réserve une porte de sortie en cas de difficulté. Le mariage, au contraire, lorsqu'il est vécu comme un engagement profond, permet de surmonter les crises et d'approfondir l'unité du couple à travers les difficultés. Bien qu'extérieurement ces deux types de relations peuvent sembler identiques, intérieurement, voire même inconsciemment, ils sont radicalement différents.

      Un couple qui établit sa relation sur la base du non-engagement prend certaines habitudes et, de ce fait, a beaucoup de mal à évoluer vers ce système relationnel différent qu'est l'engagement inconditionnel. Dans une enquête datant du début des années 80, on posait à des couples non mariés la question suivante: << Au moment où vous avez commencé à vivre ensemble, y a-t-il eu décision consciemment arrêtée ou bien les choses se sont elles faites toutes seules ? >> Les deux tiers (et plus les hommes que les femmes) répondirent par la deuxième formule. (Louis Roussel, La Famille incertaine) Peut-on penser que, sur une telle base, ces couples seront capables de durer, même s'ils se marient ?

      Le terme même de "mariage à l'essai" est une imposture. Le mariage ne s'essaye pas plus que la naissance ou la mort. Événement central de la vie, il correspond au passage d'une existence à une autre. Ce n'est pas trop que toute l'adolescence pour se préparer à cette aventure.

      Le terme même de "mariage à l'essai"
      est une imposture.
      Le mariage ne s'essaye pas plus que
      la naissance ou la mort.

      Contrairement à ce que dit un certain message, le mariage n'est pas un refuge vers la sécurité. Ceux qui ne recherchent que la sécurité en amour sont incapables de fonder un couple heureux, encore moins une famille. Le mariage est un engagement total vers une aventure héroïque et extraordinaire.

      La vraie famille, l'école de l'amour

      Dans un livre célèbre intitulé L 'art d 'aimer, Erich FROMM suggère que l'amour est un art qui, comme tout les arts, s'apprend. C'est même l'art le plus difficile et pourtant le plus nécessaire à tous les êtres humains.

      Les règles de l'art d'aimer comprennent ce qu'on appelle la "morale". Celle-ci n'est pas nécessairement un système répressif, mais un ensemble de normes favorisant le développement et la pratique de l'amour véritable.

      Bien que les règles morales varient d'une culture à l'autre, certaines gardent une valeur universelle. Leur perte cause la décadence des civilisations, en privant les hommes et les femmes du droit à l'apprentissage de l'amour, qui est le droit le plus fondamental.

      En particulier, les principes de chasteté avant le mariage et de fidélité dans le mariage sont un idéal épanouissant pour l'individu et un facteur d'harmonie pour la société. Les parents se doivent d'enseigner et de démontrer à leurs enfants ces vertus qui constituent les fondations de leur bonheur futur.

      Les principes de chasteté avant
      le mariage et de fidélité dans le mariage
      sont un idéal épanouissant
      pour l 'individu et un facteur d 'harmonie
      pour la société.

      En effet, c'est avant tout dans la famille que doit s'apprendre l'art d'aimer La famille est l'école irremplaçable de l'amour. Notre première expérience de l'amour est celle que nous faisons dans notre famille. C'est pourquoi fonder une famille et mettre au monde des enfants est une immense responsabilité qui exige maturité et générosité. Il est abondamment prouvé que les enfants qui grandissent dans des familles conflictuelles ou brisées gardent des séquelles affectives, manquent de structuration psychologique et de repères relationnels et, souvent, répètent plus tard les mêmes erreurs que leurs parents.

      Bien souvent, l'intérêt excessif pour la sexualité chez les jeunes n'est que le résultat du manque d'amour et de direction positive dans la famille. Il en va de même de tous les comportements destructifs des jeunes. Selon Claude COUDERC, auteur de Nos enfants face à la drogue, c'est surtout une famille de substitution que certains adolescents recherchent dans la drogue ou la criminalité.

      Lorsque André GIDE, suivi par toute une génération d'intellectuels, clamait: << Familles, je vous hais ! Foyers clos, portes fermées, possessions jalouses du bonheur ! >>, il exprimait en réalité son expérience personnelle. La famille peut, effectivement, devenir un enfer, un lieu d'exclusion et d'oppression, lorsqu'elle est construite sur de mauvaises bases. Combien d'hommes et de femmes en font aujourd'hui l'amère expérience ? Combien d'enfants, surtout, payent le prix de l'amour immature de leurs parents ?

      << L 'amour commence à la maison.
      Les personnes qui s'aiment pleinement
      et véritablement l'une l'autre sont ce
      qu'il y a de plus heureux dans le monde.
      Nous le voyons bien jusque chez les
      plus pauvres; ils aiment leurs enfants,
      ils aiment leur foyer, ils peuvent n'avoir
      presque rien ou même n'avoir rien
      du tout, mais ils sont heureux.>>
      Mère Teresa

    Pour sortir de cet engrenage infernal de la souffrance familiale, ne nous laissons pas séduire par les mythes mensongers de la culture moderne Recherchons, pour nous-mêmes et pour nos enfants, l'idéal de l'amour vrai, absolu et durable. Un tel amour existe. Il est la quête la plus noble et la plus courageuse de l'homme et de la femme. Il exige un investissement total de soi-même. Et surtout . . .

    L'amour vrai sait attendre.

    Faites connaître cette brochure.

    Commandez-en des exemplaires pour vos amis.

    Faites nous parvenir vos commentaires et questions.


    Adressez vos commandes à :
    AES-UCM, 9, rue de Chatillon 75014 Paris. (France).
    Tel: (33) 1 45 43 88 88
    Fax:(33) 1 45 43 88 00
    Expédition: en contre-remboursement uniquement.